Crise grecque : Papandréou dénonce les spéculateurs devant Obama

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éou, le 9 mars 2010 après une rencontre avec Barack Obama à la Maison-Blanche. (Photo : Saul Loeb)

[09/03/2010 21:44:03] WASHINGTON (AFP) Le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé mardi au président américain Barack Obama des actes contre les spéculateurs accusés d’avoir plongé son pays un peu plus dans la crise financière.

Reçu à Washington au moment où la Grèce se débat dans une grave crise sociale, à deux jours d’une deuxième grève générale appelée par les syndicats en quinze jours pour dénoncer le plan de rigueur du gouvernement, M. Papandréou n’a reçu aucune promesse d’aide financière américaine.

Mais il a déclaré que M. Obama avait répondu de manière “très positive” à son plaidoyer contre les spéculateurs.

“Nous avons trouvé une réponse positive” de la part du président Obama, ce qui veut dire que “ce sujet sera à l’ordre du jour de la prochaine réunion du G20” fin juin à Toronto, a dit M. Papandréou. Le G20 réunit les 20 plus grandes économies de la planète.

M. Papandréou a indiqué qu’il n’avait pas demandé d’aide financière à Washington et la Maison Blanche a souligné qu’il n’était pas question d’intervenir.

“Cette question relève de l’Union européenne”, a déclaré le porte-parole de la présidence américaine Robert Gibbs. “C’est un problème que les Européens peuvent et doivent résoudre”.

Le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, également présent à Washington, a déclaré que son pays ne cherchait pas un secours financier mais “plus de transparence” sur les marchés financiers, estimant que cette question exigeait une “réponse mondiale”.

Lundi, M. Papandréou avait appelé les Etats-Unis et l’Union européenne à dire une fois pour toutes “ça suffit !” aux spéculateurs qui profitent de la crise grecque.

“Des spéculateurs sans scrupules engrangent des milliards chaque jour en pariant sur un défaut (de paiement) de la Grèce”, avait-il déclaré dans un discours à la Brookings Institution, un cercle de réflexion de Washington.

“Ces mêmes institutions financières qui ont été renflouées avec l’argent des contribuables font désormais fortune grâce aux malheurs de la Grèce”, avait-il poursuivi, visant, sans les nommer, certaines grandes banques américaines comme Goldman Sachs qui sont soupçonnées de parier contre la Grèce sur les marchés.

La Commission européenne, soumise à la pression de plusieurs gouvernements, envisage d’interdire des opérations hautement spéculatives sur les marchés visant la dette des Etats, à la lumière de la crise grecque, a annoncé mardi son président, José Manuel Barroso, devant le Parlement européen.

La crise provoquée par l’endettement d’Athènes a entraîné ces dernières semaines un affaiblissement de l’euro face au dollar.

“Si la crise européenne se propage, cela pourrait créer une nouvelle crise financière mondiale aux implications aussi graves que celle partie des Etats-Unis il y a deux ans”, a averti lundi le Premier ministre grec.

Son ministre des Finances a par ailleurs rencontré lundi à Washington un directeur du Fonds monétaire international (FMI), alors que les autorités d’Athènes avaient assuré qu’une telle réunion n’aurait pas lieu, a-t-on appris mardi auprès du FMI.

Athènes a annoncé le 3 mars de nouvelles mesures d’austérité fiscale destinées à permettre au pays de tenir son objectif de déficit budgétaire pour 2010. M. Papandréou avait déclaré ce jour-là être prêt à se tourner vers le FMI s’il n’obtenait pas des pays européens le soutien qu’il leur demande.

Rassuré dimanche par la France, il a estimé lundi que la probabilité que la Grèce en appelle à l’aide du Fonds diminuait.