Certes, la Tunisie déploie depuis une trentaine d’années
beaucoup d’efforts et en récolte aujourd’hui les fruits. Mais les défis, anciens
et nouveaux, dans le domaine de l’environnement, sont tels que le chantier est,
comme dans tous les pays, encore ouvert et le restera probablement toujours.
La mise à niveau a eu un indéniable impact positif sur les entreprises qui
l’ont faite en particulier et l’économie du pays en général. C’est ce qui
ressort de la 7ème enquête sur le Programme de Mise à Niveau (PMN). Mais cette
opération engagée en 1996, quelques mois après la conclusion de l’Accord
d’association avec l’Union européenne, a besoin d’être affinée et consolidée à
la fois par les organismes qui la conduisent, par l’environnement de
l’entreprise, ainsi que par les bénéficiaires eux-mêmes du PMN.
De fait, la 7ème enquête dont les conclusions ont été rendues publiques à
l’occasion du séminaire international sur le PMI et le Programme de
Modernisation Industrielle (PMI) suggère des ajustements et des améliorations
dans sept domaines : financement des entreprises, structures intervenant dans la
mise à niveau, compétitivité et gestion de l’entreprise, ressources humaines,
TIC et R&D et innovation.
Pour développer les financements autres que bancaires et dont la contribution
est pour l’instant très faible –Sicar (1,5%), leasing (3%) et bourse (0,6%),
l’enquête propose d’inciter les entreprises à aller en Bourse, les Sicar à
«prendre plus de risques et jouer pleinement leur rôle en tant qu’associés en
limitant le recours au portage comme élément de financement des entreprises, de
développer et diversifier les mécanismes de financement de l’innovation».
Les structures d’appui impliquées dans le processus de la mise à niveau sont
quant à elles invitées à améliorer la qualité de leurs services «par la mise en
place des SMQ» (traitement plus rapide des dossiers, plus grande célérité dans
le déblocage des primes), notamment en réduisant le nombre des intervenants et
en assurant une meilleure coordination entre eux.
Pour doper la compétitivité et l’agressivité des entreprises «copilées» -«pas
assez incitées par le PMN à avoir une attitude plus offensives vis-à-vis de
leurs concurrents»-, il est proposé de centrer davantage les actions sur les
produits porteurs en favorisant les entreprises disposées à investir dans
l’innovation technologique», encourager l’émergence de grands groupes, soutenir
davantage l’effort de formation, etc.
Les responsables du PMN sont également invités à «sensibiliser davantage les
entreprises» à la nécessité de «moderniser leur gestion» en mettant en place
comptabilité analytique, gestion des flux et des liquidités, et plans de
recrutement et de formation. Et ces plans devraient être configurées de manière
à répondre parfaitement aux besoins des entreprises qui sont appelées à
«recourir davantage aux centres de formation privés et publics».
Les problèmes liés à la sécurité et le manque de confiance qui va avec
constituant une entrave au développement du commerce électronique, il est
recommandé de «sécuriser davantage le système du
commerce électronique» pour y
pallier.
Enfin, la R &D et l’innovation constituant l’une des faiblesses majeures des
entreprises tunisiennes (collaboration limitée aux bureaux d’études, manque
d’information concernant les incitations de l’Etat, manque d’innovation en
marketing, quasi-absence de relations de partenariat, faiblesse du travail en
réseau et en matière d’acquisition de brevets et licences et d’enregistrement
des marques), celles-ci doivent appuyer sur le champignon.