ôle emploi. (Photo : Denis Charlet) |
[11/03/2010 08:17:51] PARIS (AFP) La France a perdu 322.000 emplois salariés dans le privé (-1,8%) en 2009 par rapport à l’année précédente, après un quatrième trimestre marqué par une destruction nette de 11.500 postes, selon des chiffres définitifs diffusés jeudi par le ministère de l’Emploi.
L’économie a détruit l’an dernier beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en a créés, environ trois fois plus qu’en 2008. Sur une année civile, ce sont les plus grosses pertes nettes jamais enregistrées par les statistiques. La France comptait 17,72 millions de salariés fin décembre.
“Les pertes nettes d’emplois en 2009 sont bien supérieures à la récession du début des années 1990. Ce n’est pas surprenant car le PIB a reculé de 2,2%, du jamais vu depuis l’après-Guerre”, a noté le directeur des statistiques de Pôle emploi Bernard Ernst.
Un tel volume de destructions nettes en un an, “je crois que ça n’a jamais existé, sachant qu’avant-Guerre on n’a pas de statistiques”, a-t-il ajouté.
Ces résultats révisés sont toutefois plus favorables que les données provisoires publiées mi-février, qui faisaient état d’un recul de 2,5% de l’emploi salarié dans les secteurs principalement marchands en 2009, soit 412.000 postes en moins qu’en 2008.
Au quatrième trimestre, les destructions nettes d’emploi ont atteint 11.500 (-0,1%), après 66.000 (-0,4%) au troisième trimestre, selon les données publiées par la direction des études et statistiques du ministère (Dares).
Dans l?industrie, l’hémorragie d’emplois s’est poursuivie, avec 173.000 pertes nettes sur l’ensemble de l’année (-4,9%), avec cependant au quatrième trimestre “un rythme moins soutenu qu’au troisième trimestre (-1% après -1,4%)”, a observé l’Insee.
Dans les services (qui incluent l’intérim même si les missions sont effectuées dans l’industrie ou la construction), la chute des effectifs a atteint 134.700 en 2009 (-1,2%), mais le dernier trimestre a été marqué par une augmentation de l’emploi (+0,2%).
érim dans la vitrine d’une agence de travail temporaire (Photo : Loic Venance) |
Pour le seul intérim, l’année 2009 a été marquée par 18.600 postes en moins, mais les effectifs, repartis en hausse depuis le deuxième trimestre, ont encore crû au quatrième trimestre (+5%).
Quant à la construction, elle a subi 49.900 pertes nettes d’emplois en 2009 (-3,4%), avec une baisse au quatrième trimestre comparable à celle du trimestre précédent (-0,8% après -1%).
Pôle emploi, dont le champ statistique couvrant les entreprises cotisant à l’assurance chômage est plus étroit, a fait état d’une décélération des pertes nettes d’emplois salariés au quatrième trimestre (-0,2% soit -33.700 pertes nettes). Sur l’année, la chute des effectifs a atteint 321.500 (-1,9%).
Selon M. Ernst, il y a eu “beaucoup moins de destructions d’emplois que prévu initialement par certains, en raison d’un effet surprise tel que certains employeurs n’ont pas eu le temps d’ajuster leurs effectifs (…) et de l’effet amortisseur du chômage partiel”.
Selon la “banque de la Sécu” (Acoss), qui fédère les Urssaf chargées de collecter les cotisations sociales et dont le champ est encore différent, l’emploi salarié dans le secteur privé a reculé de 0,2% au quatrième trimestre et de 2,9% sur un an (-432.000 postes).