été sur la plage à Nice, le 12 juillet 2009 (Photo : Valery Hache) |
[11/03/2010 14:06:41] PARIS (AFP) Les Français ont plus que jamais envie de partir en vacances pour oublier la crise mais ceux qui partent veulent optimiser leur budget, quitte à rogner sur le confort et les sorties au restaurant pour partir plus longtemps, selon plusieurs études parues jeudi.
“Si le désir de partir reste toujours fort, la possibilité de partir a baissé en 2009”, explique Xavier Rousselou, porte-parole d’Opodo France qui publie une étude réalisée par le cabinet Raffour Interactif.
En 2009, les Français ont été moins nombreux à partir mais “si le taux de départ ne s’est pas effondré, de nouveaux comportements ont été observés”, ajoute Guy Raffour.
Les tensions persistantes sur les prix font que les Français comparent plus que jamais les prestations grâce notamment à internet, incontournable dans la recherche de promotions et qui progresse aussi côté réservations.
Ils réduisent leurs achats sur place (restaurants, musées, cadeaux..), cherchent des moyens de transport moins chers et sont davantage partis en France, expliquent les études.
En 2010, 72% de Français (contre 75% en 2009) ont l’intention de partir au moins une nuit, selon Protourisme, taux qui grimpe à 92% chez les cadres mais chute à 60% pour les employés.
étoiles “Les Brunelles”, à Longeville-sur-Mer (Photo : Frank Perry) |
29% des personnes interrogées par Protourisme disent prévoir un budget en baisse (+6 points) contre 13% qui dépenseront plus pour leurs vacances.
Selon une autre étude, réalisée par Benchmark Group, les prévisions sont un peu plus optimistes avec 37% de Français affirmant disposer d’un peu plus à beaucoup plus de moyens, contre 18% un peu moins à beaucoup moins, le reste étant stable.
L’étude du Credoc-DGIS qui, dès l’été dernier, jugeait qu’avec la crise, les vacanciers allaient ajuster leurs dépenses, s’est vérifiée.
Premiers visés, les restaurants qui ont pris la tête des postes d’économies en vacances: 68% contre 50%. “Autre fait marquant, l’hébergement qui progresse fortement avec 33% de réponses contre 19% l’an dernier”, note aussi Didier Arino, directeur de Protourisme.
Ce qui explique par exemple selon Gilles Blanc, directeur d’études chez Benchmark Group, le succès du camping “qui gagnera encore des parts de marché l’été prochain parce que c’est un secteur qui a fait beaucoup d’efforts pour améliorer son offre et qui est moins cher que l’hôtellerie”.
Quand ils partiront cet été, les Français partiront plus longtemps pour optimiser la dépense selon Benchmark: 37% entre 8 et 14 jours (contre 34% l’an dernier), 26% de 15 à 21 jours (21%). En revanche les courts séjours baissent : 12% contre 16% pour des vacances d’une semaine.
Des voitures prises dans un embouteillage sur l’autoroute, le 27 juin 2009 dans le sud de la France (Photo : Patrick Bernard) |
En France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Aquitaine ou le Languedoc-Roussillon, attireront encore les touristes, la mer étant la grande favorite l’été.
Témoin d’un regain d’activité, l’étranger attire plus que l’an passé: 20% de Français pour Protourisme (+5 points) avec en destinations préférées Espagne/Portugal, Italie, et Etats-Unis/Canada.
Des intentions qui se retrouvent déjà chez les principaux tour-opérateurs français avec des réservations en hausse de 9% en janvier et un mois de février sur la même tendance surtout pour l’été.
“Cela ne s’était pas vu l’an dernier”, explique René-Marc Chikli, président de l’Association des tour-opérateurs français (Ceto) qui reste prudent, car “on a retrouvé une partie des clients mais pas les niveaux de 2007 et 2008”.
“2010 ne sera pas une année euphorique mais il y aura du mieux”, résume Benchmark. “On a touché le fond”, se rassure Didier Arino.