étudiant de l’université de Keio à Tokyo se déplace dans le monde virtuel de “Second life” en contrôlant ses pensées en temps réel, le 11 octobre 2007 (Photo : Ho) |
[11/03/2010 17:57:29] WASHINGTON (AFP) Des chercheurs britanniques affirment avoir réussi à déterminer à quel événement spécifique passé des personnes pensaient en examinant l’activité de leur cerveau, selon leurs travaux publiés jeudi aux Etats-Unis.
Une étude américaine précédente dévoilée en 2008 dans la revue anglaise Nature, avait permis de savoir quelles images des sujets volontaires voyaient en repérant les signaux émis par leur cerveau avec l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).
En 2009, la même équipe britannique du University College London (UCL), qui publie ces nouveaux travaux jeudi, avait pu déterminer où se trouvaient des personnes dans un univers virtuel en analysant leurs signaux cérébraux.
La dernière étude fait un pas de plus vers le rêve ou cauchemar de pouvoir lire les pensées des autres en se concentrant sur la mémoire épisodique, ces souvenirs des événements de la vie quotidienne plus complexes et de fait plus ardus à percer.
“Nous avons réussi à examiner l’activité du cerveau pour détecter des traces de souvenir spécifique dans la mémoire épisodique”, explique Eleanor Maguire, de l’UCL et principal auteur de cette recherche publiée dans la version en ligne de la revue américaine Current Biology datée du 11 mars.
“Nous avons découvert que les souvenirs sont bien stockés dans l’hippocampe (située sur la face interne du lobe temporal du cerveau)”, ajoute-elle.
“Et maintenant que nous avons repéré où est conservée cette mémoire, nous avons la possibilité de comprendre comment les souvenirs sont stockés et comment ils peuvent changer avec le temps”, poursuit cette chercheuse.
Pour cette expérience, l’équipe de recherche a montré trois films très courts à dix volontaires avant d’observer leur cerveau avec un scanner (IRMf).
Chaque court métrage montrait une personne exécutant des gestes de la vie quotidienne comme une femme fouillant dans son sac pour en retirer une enveloppe qu’elle met dans une boite aux lettres, ou une actrice finissant de boire un café et de jeter ensuite la tasse vide en carton dans une poubelle.
Ensuite les chercheurs ont demandé aux participants de se souvenir de ce qu’ils avaient vus dans chacun des trois films alors que leur cerveau était soumis à un scanner.
Ils ont ensuite entré les données recueillies par le scanner (IRMf) dans un programme informatique conçu pour identifier les caractéristiques dans l’activité du cerveau liés à la mémoire de chaque film.
Les résultats de cette recherche montrent que les caractéristiques du scanner peuvent être identifiées indépendamment ce qui permet de déterminer avec exactitude à quel film une personne donnée pensait quand elle était scannée.
Cette étude indique que les traces neuronales de la mémoire épisodique sont stables et de ce fait prévisibles même après de nombreuses activations, concluent ces chercheurs.