érence de presse, le 12 mars 2010 à New Delhi (Photo : Alexey Druzhinin) |
[12/03/2010 11:20:32] NEW DELHI (AFP) Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi lors d’une visite en Inde au cours de laquelle il doit signer plusieurs contrats d’armements que l’heure était venue de renforcer les échanges commerciaux avec l’ex allié de Moscou du temps de la Guerre froide.
Les échanges commerciaux entre les deux pays, qui se sont montés à quelque 7,5 milliards de dollars en 2009, restent pour l’heure modestes et les deux pays ambitionnent d’atteindre le seuil des 20 mds USD d’ici 2015.
“Il y a une volonté politique des deux côtés mais nous avons besoin d’un soutien des capitaines d’industrie”, a souligné M. Poutine lors d’un dialogue par internet avec des hommes d’affaires indiens de trois villes du pays.
“Nous devrions penser au futur”, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’aller au-delà des domaines de coopération traditionnels tels que la défense, en renforçant la coopération dans l’énergie et en explorant de nouveaux liens dans les technologies de l’information.
Selon des sources ministérielles indiennes, le secteur de l’énergie devient l’un des nouveaux domaines de coopération entre la Russie — l’un des premiers producteurs mondiaux de pétrole et détenteur de vastes gisements gaziers– et l’Inde, à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement pour alimenter la croissance de son économie.
L’Inde a déjà investi 2,8 milliards de dollars dans un champ pétrolier sur les îles Sakhaline et le pays est en discussions avec les géants énergétiques Rosneft et Gazprom pour prendre des parts dans de nouveaux champs dans le nord de la Russie, rappelle un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, Ajay Bisaria.
De son côté, la Russie devrait bientôt débuter la construction d’une centrale nucléaire dans l’Etat indien du Bengale occidental (est).
“Sans aucune exagération, l’Inde est notre partenaire stratégique”, a déclaré M. Poutine peu après un entretien avec la présidente indienne Pratibha Patil. Il devait rencontrer plus tard son homologue Manmohan Singh.
Selon des responsables russes, M. Poutine doit signer plus d’une dizaine de contrats d’un montant global d’environ dix milliards de dollars, dont un accord résolvant la question de la vente controversée d’un porte-avions, l’Admiral Gorchkov, un navire datant de l’époque soviétique et modernisé.
D’autres contrats portent sur la vente à l’Inde de 29 chasseurs MiG, ainsi que sur l’installation de nouveaux réacteurs nucléaires dans l’Etat du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, où elle en construit déjà deux.
La vente de l’Admiral Gorchkov a été retardée par des différends financiers et par des retards dans les livraisons d’équipements, qui ont suscité à Moscou la crainte que l’Inde ne soit tentée de mettre un terme à sa dépendance envers les équipements militaires russes.
Le nouvel accord sur l’Admiral Gorchkov qui doit être signé à New Delhi “convient aux deux parties” et permettra de surmonter les désaccords du passé, a déclaré mercredi à la presse à Moscou Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de M. Poutine. “Nous avons un énorme intérêt en Inde”, a-t-il ajouté.
La Russie, qui entretient des liens étroits avec New Delhi depuis les années 1950, fournit 70% de l’équipement militaire indien.
Mais depuis quelques années, l’Inde cherche à équilibrer sa relation avec Moscou en se tournant vers d’autres pays pour se fournir en armement, en particulier Israël et les Etats-Unis.