Avions ravitailleurs américains : Sarkozy dénonce les méthodes du Pentagone

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èse fournie par EADS montrant un avion ravitailleur. (Photo : Eads)

[12/03/2010 14:23:19] LONDRES (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy a dénoncé vendredi la manière dont a été géré l’appel d’offres sur des avions ravitailleurs de l’armée américaine, dont l’européen EADS a dû se retirer, estimant que ce n’étaient “pas des méthodes”.

“J’avoue que je n’ai pas apprécié cette décision”, a déclaré M. Sarkozy lors d’une conférence de presse tenue lors d’une brève visite à Londres. “C’est pas des méthodes. Ce sont des méthodes qui ne sont pas bonnes pour les partenaires des Etats-Unis et pour les Etats-Unis (…) une grande nation avec laquelle nous sommes proches et amis”.

L’appel d’offres pour la fourniture de 179 avions ravitailleurs à l’armée américaine, évalué à 35 milliards de dollars, avait été attribué une première fois à Boeing en 2003, puis une deuxième fois à Airbus (EADS) et Northrop Grumman en 2008, et à chaque fois annulé.

Airbus a dû renoncer à participer à l’appel d’offres après le retrait de son allié américain Northrop Grumman. Ce retrait laisse l’Américain Boeing seul en course pour ce contrat.

“Ce contrat a fait l’objet d’un appel d’offres et a été gagné par une société européenne associée à une américaine, et l’appel d’offres a été cassé, et un nouveau cahier des charges a été posé sur la table, et aujourd’hui, j’apprends que (le) partenaire américain d’EADS doit se retirer de la compétition”, a déclaré M. Sarkozy lors d’une conférence commune avec le Premier ministre britannique Gordon Brown.

“Moi aussi je suis déçu par la décision américaine”, a déclaré de son côté M. Brown.

Le gouvernement français avait déjà averti que le retrait d’EADS de l’appel d’offres américain aurait “des conséquences”, et serait évoqué par Nicolas Sarkozy avec son homologue américain Barack Obama lors d’une visite officielle du président français le 30 mars aux Etats-Unis.

Le Premier ministre français François Fillon a accusé mercredi le gouvernement américain de “manquement grave” aux règles de la concurrence.

La Commission européenne avait jugé mardi “hautement regrettable” le retrait d’EADS.