Vladimir Poutine en Inde : signature de contrats dans le nucléaire et l’armement

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à New Delhi (Photo : Raveendran)

[12/03/2010 17:29:19] NEW DELHI (AFP) Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a clôturé sa visite en Inde vendredi par des accords dans l’armement et pour la construction de seize réacteurs nucléaires, Moscou souhaitant renforcer ses liens avec son ancien allié du temps de la Guerre froide.

La Russie s’est engagée à construire jusqu’à 16 réacteurs nucléaires répartis sur trois sites en Inde, a déclaré le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov en marge de discussions entre Vladimir Poutine et son homologue indien Manmohan Singh.

La Russie construit déjà deux réacteurs dans l’Etat du Tamil Nadu (sud) et la Russie a remporté en 2008 un contrat pour la construction de quatre réacteurs supplémentaires. M. Ivanov n’a pas précisé si ces six réacteurs faisaient partie des 16 annoncés vendredi.

Sergueï Kirienko, directeur général du géant russe du nucléaire Rosatom, avait précédemment indiqué que six réacteurs seraient construits d’ici 2017.

Les deux pays ont en outre signé un accord résolvant la question de la vente controversée d’un porte-avions, l’Admiral Gorchkov, un navire datant de l’époque soviétique et modernisé.

Selon M. Ivanov, le porte-avions devrait être livré d’ici la fin 2012. Le montant n’a pas été dévoilé mais les experts l’évaluent à environ 2,3 mds USD.

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à New Delhi (Photo : Raveendran)

La vente de l’Admiral Gorchkov avait été retardée par des différends financiers et par des retards dans les livraisons d’équipements, qui ont suscité à Moscou la crainte que l’Inde ne soit tentée de mettre un terme à sa dépendance envers les équipements militaires russes.

New Delhi s’est aussi engagée à acquérir 29 avions de chasse MiG, renforçant le rôle prépondérant de la Russie comme fournisseur principal d’armement du pays. Selon Mikhail Pogosyan, directeur général des avionneurs russes RAC-MiG et Soukhoï, la transaction se monte à environ 1,5 milliard de dollars.

La Russie, qui entretient des liens étroits avec New Delhi depuis les années 1950, fournit 70% de l’équipement militaire indien. Mais depuis quelques années, l’Inde s’est tournée vers d’autres pays, comme Israël et les Etats-Unis.

Allant au-delà des contrats déjà signés, M. Poutine a appelé à approfondir les échanges commerciaux entre les deux pays: “Le niveau de nos possibilités n’a pas été atteint”, a-t-il déclaré.

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é polit l’intérieur d’un réacteur nucléaire destiné à une centrale indienne le 18 novembre 2004 à Saint-Pétersbourg (Photo : Sergey Kulikov)

Les échanges entre les deux pays, qui se sont montés à quelque 7,5 milliards de dollars en 2009, restent pour l’heure modestes et les deux pays ambitionnent d’atteindre le seuil des 20 mds USD d’ici 2015.

“Il y a une volonté politique des deux côtés mais nous avons besoin d’un soutien des capitaines d’industrie”, a souligné M. Poutine lors d’un dialogue par internet avec des hommes d’affaires indiens de trois villes du pays.

“Nous devrions penser au futur”, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de renforcer la coopération dans l’énergie et d’explorer de nouveaux liens dans les technologies de l’information.

Le secteur de l’énergie devient l’un des nouveaux domaines de coopération entre la Russie — l’un des premiers producteurs mondiaux de pétrole et détenteur de vastes gisements gaziers– et l’Inde, à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement pour alimenter la croissance de son économie.

M. Poutine a toutefois reconnu une concurrence accrue dans le nucléaire depuis la signature d’un accord historique de coopération dans le nucléaire civil en 2008 entre New Delhi et Washington.

Cet accord a permis de lever un embargo sur le commerce nucléaire avec l’Inde, vieux de 34 ans, en dépit du refus de New Delhi de signer le Traité de non-prolifération (TNP).