à la foire internationale “Vinexpo” à Bordeaux, le 23 juin 2009 (Photo : Jean-Pierre Muller) |
[12/03/2010 17:37:52] BORDEAUX (AFP) L’année 2009 a été catastrophique pour les vins de Bordeaux qui ont enregistré une baisse sans précédent de leurs ventes d’environ un quart en valeur par rapport à 2008, la Chine devenant le premier importateur après l’Union européenne, selon l’interprofession.
“Un effondrement aussi rapide et brutal est du jamais vu”, a estimé vendredi Roland Feredj. Pour le directeur général du Comité interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), “une telle année horribilis n’a pas d’équivalent depuis que des statistiques sur le marché mondial du vin existent”.
Une baisse des exportations des vins de Bordeaux de 14% en volume et de 23% en valeur conduisent Alain Vironneau, président du CIVB, à parler d’année “catastrophique”.
La baisse en valeur est plus marquée du fait de la comparaison avec 2008, où le millésime 2005 avait dopé les expéditions des appellations les plus prestigieuses, selon les données publiées vendredi par l’interprofession des vins de Bordeaux.
M. Feredj a également souligné que cette chute brutale ne concerne pas uniquement les vins de Bordeaux mais a frappé l’ensemble de la viticulture mondiale qui a vu les échanges mondiaux passer en une année de 90 à 70 millions d’hectolitres.
“Ces 20 millions d’hectolitres perdus résument en quelque sorte la situation de l’économie viticole mondiale”, a souligné M. Vironneau.
La commercialisation des vins de Bordeaux en France et à l’export s’est établie à 4,96 millions d’hectolitres soit 661 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 3,37 milliards d’euros.
Outre la qualité exceptionnelle du millésime 2009, reconnue par tous les spécialistes. M. Vironneau trouve des raisons d’espérer dans la reprise des ventes à l’export depuis trois mois, même si “le léger frémissement que nous notons depuis quelques mois ne compense pas nos pertes, loin s’en faut”.
ût 2008 à Saint-Emilion d’un hôtel restaurant (Photo : Pierre Andrieu) |
La Chine est ainsi devenue pour la première fois en 2009 le premier client hors Union européenne (UE). Elle a doublé ses importations de vins de Bordeaux avec 137.000 hectolitres (+97%), pour un chiffre d’affaires de 74 millions d’euros (+40%).
Les Etats-Unis sont passés en deuxième position avec 116.000 hl (-27%) et 139 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA), le Japon est troisième 116.000 hl (-18%) pour un CA se montant à 92 millions d’euros.
Au total, à destination des pays tiers, 684.000 hl (-7%) ont été vendus pour un CA de 697 M EUR (-22%).
Concernant l’UE, 864.000 hl ont été vendus au sein de l’Union, soit une baisse de 19% par rapport à 2009 et un CA en recul de 25% pour atteindre 598 M EUR.
L’Allemagne est restée la première destination (252.000 hl pour 119 M EUR), suivie de la Belgique (233.000 hl pour 124 M EUR) et le Royaume-Uni (197.000 hl pour 233 M EUR).
Sur le marché français, qui représente 68% des ventes, le chiffre d’affaires des ventes grandes et moyennes surfaces, soit 44% des ventes, est en légère baisse (-3%) pour atteindre 869 M EUR.
Pour le CIVB, ces chiffres traduisent une stabilité des prix des vins de Bordeaux dans ce circuit. Parallèlement à ce phénomène, le repli des vins de Bordeaux dans les GMS, particulièrement vif en 2008 (-7%) s’est progressivement atténué au cours de l’année 2009 (-2%).