Crise grecque : le plan d’aide de l’UE examiné à Bruxelles

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à Luxembourg (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[15/03/2010 05:29:35] ATHENES (AFP) La Grèce se prépare à un nouvel examen de ses efforts de redressement budgétaire par les ministres des Finances de la zone euro en espérant décrocher un plan de soutien de ses partenaires alors que la cure de rigueur alimente les tensions sociales.

Le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou, tentera lundi et mardi de convaincre ses homologues réunis à Bruxelles de la capacité de son gouvernement à appliquer la cure d’austérité imposée par la dérive des finances publiques, en dépit d’une récession tenace et de la grogne sociale.

Selon des sources diplomatiques à Bruxelles, les ministres doivent débattre des modalités d’un plan d’aide promis depuis plus d’un mois, pour permettre au pays d’emprunter à des taux moins prohibitifs.

“Nos partenaires reconnaissent notre volonté de faire le ménage chez nous, mais reconnaissent aussi que la Grèce ne peut pas être abandonnée seule dans la lutte contre la spéculation internationale”, a estimé le Premier ministre grec, Georges Papandréou, dans un texte publié samedi dans la presse.

Plombée par une dette de 300 milliards d’euros, la Grèce doit emprunter cette année quelque 54 milliards d’euros pour se refinancer, dont environ 20 milliards d’ici mai. Elle a dû consentir des taux de plus de 6% pour lever 13 milliards d’euros lors de deux premières émissions obligataires lancées cette année.

Sur la mise en oeuvre du plan de redressement, visant à ramener cette année le déficit public de 12,7% à 8,7% du PIB, le débat bruxellois devrait, selon une source diplomatique européenne, être “relativement pacifié”, en raison du “dernier train de mesures” adoptées en mars, durcissant le premier plan de janvier.

“La grande majorité des recommandations de l’Ecofin qui devaient être adoptées d’ici la mi-mai sont déjà légalement en vigueur et appliquées”, affirme le ministère grec des Finances dans le rapport d’étape qu’il a soumis cette semaine à Bruxelles, comme l’y oblige le régime de quasi-tutelle imposé au pays par ses partenaires.

Ces mesures incluent des coupes supplémentaires des salaires dans la fonction publique, le gel des retraites et une hausse de deux points de la TVA, à 21%.

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à Salonique, en Grèce, le 11 mars 2010 (Photo : Sakis Mitrolidis)

Elles ont fait descendre dans la rue des dizaines de milliers de protestataires depuis plusieurs semaines, et suscité deux grèves générales en quinze jours. La puissante Fédération des fonctionnaires, Adedy, a appelé à un rassemblement dans le centre d’Athènes au soir de la réunion de l’Ecofin.

Mais dans son rapport, le ministère n’exclut pas de devoir encore resserrer la vis, au vu de l’aggravation du ralentissement économique.

La récession pourrait dépasser -0,8% en 2010, au-delà des -0,3% prévus, relève le rapport. En conséquence “un écart d’ajustement entre 1 à 1,5% du PIB peut se produire, appelant des mesures additionnelles”.

Les chiffres du chômage n’incitent pas non plus à l’optimisme, avec un bond à 10,2% en décembre, contre 8,9% un an auparavant.

Le Commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn, a pour sa part déjà prévenu qu’il ferait le point d’ici l’été sur le lancement des réformes structurelles réclamées depuis des lustres au pays pour assurer la viabilité du système de retraites et décorseter le marché du travail.

D’ici là, le gouvernement compte rééquilibrer la charge des mesures prises par une loi fiscale fin mars prévoyant une offensive tous azimuts contre la fraude et des hausses d’impôts pour les hauts revenus.