Les opérateurs mobiles virtuels demandent à être plus indépendants

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éléphone portable, le 15 septembre 2006 place de la Concorde à Paris. (Photo : Fred Dufour)

[15/03/2010 13:21:47] PARIS (AFP) La dizaine d’opérateurs mobiles virtuels (MVNO) ont réclamé lundi, lors d’une conférence de presse, une infrastructure technique leur permettant d’être plus indépendants vis-à-vis des opérateurs qui les hébergent, alors que leur part de marché cumulée est inférieure à 6%.

“Aujourd’hui le problème est que les MVNO dépendent en partie des systèmes d’information des opérateurs et ne peuvent innover librement”, a estimé Jacques Bonifay, PDG de Transatel et président de l’association Alternative Mobile, qui regroupe les MVNO (Virgin Mobile, Auchan Mobile, Coriolis…) en France.

Apparus en 2004 dans l’Hexagone, les MVNO n’ont pas de réseau mais louent ceux d’Orange (France Télécom), SFR ou Bouygues Telecom: ils leur achètent des lots de minutes pour les revendre à leurs propres clients.

Mais fin 2009, ils ne comptaient que 3,5 millions de clients, soit 5,93% du parc (contre 25% en Allemagne et 15% au Royaume-Uni et aux Pays-Bas).

Un rapport mi-2008 de l’Autorité de la concurrence avait dénoncé les “conditions contractuelles particulièrement contraignantes” imposées par les opérateurs hôtes.

Ce que réclame les opérateurs virtuels, c’est de devenir “full MVNO” ou opérateurs mobiles dégroupés, ce qui leur donnerait accès à une partie du réseau, pour pouvoir émettre leurs cartes SIM et gérer librement leurs tarifs.

“C’est un modèle qui existe déjà en Espagne, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves”, a souligné M. Bonifay.

Surtout, il “favorise le libre jeu de la concurrence”: “le MVNO peut techniquement, en quelques jours ou en quelques heures, changer de réseau” donc d’opérateur hôte, ce qui donne “une force de négociation”.

Actuellement, si un MVNO veut par exemple passer d’Orange à SFR, il doit faire changer toutes les cartes SIM de ses clients.

Pour devenir “full MVNO”, “il faut que l’opérateur (hôte) soit d’accord, pour l’instant ils ne veulent pas” et “rien ne les oblige” à le faire, a indiqué M. Bonifay.

Cette prise de position intervient alors qu’un appel d’offres a été lancé le 25 février par l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) pour attribuer les deux blocs de fréquences encore disponibles dans la quatrième licence mobile. L’un des critères, non obligatoire mais un “plus” dans une candidature, est d’accepter les “full MVNO”.