énée à Paris, le 16 juin 2009 (Photo : Stephane de Sakutin) |
[16/03/2010 17:05:22] PARIS (AFP) Moins fréquentés l’an passé à cause de la crise, les palaces parisiens travaillent à s’embellir et reconquérir des clients pour affronter l’arrivée de nouveaux concurrents, en attendant de vrais signes de reprise prévue plutôt pour fin 2010.
Tarifs en baisse, délégations du Moyen-Orient et clients anglo-saxons moins nombreux, euro fort, hommes d’affaires priés de rogner sur les dépenses: l’année 2009, après plusieurs années fastes, a été brutale.
Même les réservations de dernière minute ont fait leur apparition sous les lustres de cristal. “Ils ne réservent plus, ils débarquent!”, s’exclame François Delahaye, le patron du très célèbre Plaza-Athénée.
L’hôtellerie haut de gamme (4 étoiles et plus) a plus souffert que les autres catégories avec des taux d’occupation en recul de 5 à 9 points, et des revenus par chambre disponible (Revpar, indicateur de rentabilité) entre -10 et -18%.
Et encore, Paris comme Londres ou New York a été moins touché que la Russie ou d’autres ex-pays de l’Est, selon les professionnels.
M. Delahaye, également directeur opérationnel du groupe Dorchester (hôtels à Londres, Milan, Beverly Hills, etc), ne perd pas pour autant son calme: “Le recul de 10% de cette année en Revpar, je l’accepte, il fait partie des cycles hôteliers”, explique-t-il, en rappelant qu’il fait suite “à des progressions de 15% par an les trois dernières années”.
Des chambres vides dans l’hôtel ? “Il faut profiter de cette mauvaise passe économique pour réfléchir, se remettre en question et faire des rénovations”, ajoute-t-il.
De fait, à Paris, une bâche fleurie orne une partie de la façade de l’hôtel, des chambres et salles de bains sont revues de fond en comble, tandis que le Bel Air à Beverly Hills, du même groupe, est fermé pour rénovation.
“Rénover, c’est la meilleure idée qu’on puisse avoir, à condition d’avoir les moyens et la trésorerie”, observe Philippe Gauguier, associé du cabinet spécialisé Deloitte.
ées, le 26 octobre 2006 (Photo : Fred Dufour) |
Eric Boonstoppel, directeur du Fouquet’s barrière, qui a ouvert fin 2006, a un mot d’ordre: “Apprendre à aller chercher les clients dans les différents pays du monde”.
L’année 2010 verra-t-elle la reprise ? Plutôt vers la fin de l’année et plus sûrement en 2011.
“On est dans une reprise molle mais une reprise quand même”, souligne le président du cabinet MKG, Georges Panayotis, qui anticipe un RevPar pour 2010 stable ou en légère hausse, entre “-0,5% et +1,1%”, grâce notamment à la clientèle d’affaires qui commence à revenir.
Philippe Gauguier est moins optimiste et “ne voit pas de mieux avant la fin de l’année”, qui coïncidera avec l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché parisien dont trois hôtels d’origine asiatique (Shangri-là, le Mandarin Oriental et le Royal-Monceau-Raffles).
Chez Deloitte comme chez MKG, les nouveaux hôtels haut de gamme sont “une bonne nouvelle pour Paris”. “Ils vont apporter avec eux une partie de leur clientèle asiatique qui va les suivre”, explique M. Gauguier.
“Ces entrées seront absorbées d’autant plus rapidement que ces hôtels représentent à eux trois environ 350 à 450 chambres” seulement, souligne M. Panayotis, soit l’équivalent d’un hôtel outre-atlantique ou d’un “gros” George V, autre palace parisien.
Face à cette concurrence, chacun prépare sa riposte: à l’instar du Bristol qui s’est récemment agrandi, le Plaza vient d’acheter trois immeubles autour du palace pour ajouter des suites et, nouveauté, des salles de réunion.
Quant au Fouquet’s Barrière, il a fait le choix du “luxe respectable”, certifications environnementales à l’appui, proposant par exemple à ses clients des limousines hybrides et des bouteilles de champagne allégées en verre.