Avions ravitailleurs : Sarkozy et Merkel “préoccupés” par l’appel d’offres

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ée, le 4 février 2010 à Paris (Photo : Eric Feferberg)

[16/03/2010 17:51:14] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont déclarés mardi “préoccupés” par le retrait d’Airbus de l’appel d’offres sur les avions ravitailleurs de l’armée de l’air américaine et ont appelé Washington à rejeter les “tentations protectionnistes”.

Dans un communiqué commun publié par l’Elysée, le président français et la chancelière allemande se sont dits “préoccupés par les conditions ayant conduit le groupe américain Northrop Grumman et son partenaire européen EADS (maison mère d’Airbus, NDLR) à renoncer à concourir pour le marché des futurs avions ravitailleurs de l’US Air force, après avoir acquis la conviction que l’appel d’offres publié par les autorités américaines avantageait Boeing”.

“Les relations économiques transatlantiques doivent être fondées sur des marchés ouverts et une concurrence équitable, et rejeter les tentations protectionnistes, y compris dans le domaine de la défense où les pays de l’Union européenne acquièrent chaque année aux Etats-Unis trois fois plus d’équipements qu’ils ne leur en vendent”, ont ajouté M. Sarkozy et Mme Merkel.

“La chancelière et le président de la République, en liaison avec la Commission européenne et leurs partenaires européens concernés, examineront les implications des futurs développements de cette affaire”, concluent-ils.

EADS a été contraint de renoncer à participer à un appel d’offres pour la fourniture de 179 avions ravitailleurs à l’armée de l’air américaine après le retrait, la semaine dernière, de son allié américain Northrop Grumman. Ce retrait laisse l’américain Boeing seul en course pour ce contrat.

Comme l’ont rappelé mardi M. Sarkozy et Mme Merkel, ce contrat, évalué à quelque 35 milliards de dollars, avait été attribué une première fois à Boeing en 2003, puis une deuxième fois à Airbus (EADS) et Northrop Grumman en 2008, et à chaque fois annulé.

Avant ce communiqué franco-allemand, le président français avait déjà dénoncé vendredi à Londres, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, les “méthodes” américaines.

“J’avoue que je n’ai pas apprécié cette décision”, avait déclaré Nicolas Sarkozy, “ce sont des méthodes qui ne sont pas bonnes pour les partenaires des Etats-Unis et pour les Etats-Unis (…) une grande nation avec laquelle nous sommes proches et amis”.

Le gouvernement français a également averti que le retrait d’EADS de l’appel d’offres américain aurait “des conséquences” et que ce dossier serait évoqué par Nicolas Sarkozy avec son homologue américain Barack Obama lors de sa visite officielle le 30 mars aux Etats-Unis.

De son côté, Berlin s’était dit “déçu”, par la voix de son ministre de l’Economie Rainer Brüderle, “de la manière d’agir du ministère américain de la Défense” qui a “clairement favorisé” Boeing.

Le Pentagone a rejeté les accusations européennes de protectionnisme et assuré qu’il était “favorable” à la participation de l’industrie européenne de défense aux appels d’offres américains.