Les Français plus prudents au niveau des crédits en 2009

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à Trappes (Photo : Loic Venance)

[16/03/2010 18:43:51] PARIS (AFP) Les Français se sont montrés plus prudents en matière de crédits en 2009, que ce soit pour acheter un logement ou pour s’offrir une voiture, car la crise les a rendus plus inquiets, selon l’étude annuelle de l’Observatoire des crédits aux ménages, publiée mardi.

“Vu l’environnement économique, les Français ont été plus prudents et ont été moins cigales que par le passé”, a déclaré le professeur d’économie Michel Mouillart, auteur de cette étude, réalisée sur un échantillonnage de 13.000 personnes.

En 2009, les Français ont été moins nombreux à avoir un crédit en cours. 50,8% d’entre eux, soit 14 millions de ménages, avaient un crédit à rembourser, contre 52,6% en 2008.

L’étude montre cependant que les crédits immobiliers ont mieux résisté que les crédits à la consommation, contractés pour s’offrir un écran plat, une moto ou une voiture.

En ce qui concerne l’immobilier, les Français n’ont pas trop profité des taux historiquement bas, les plus bas depuis 1963, pour acheter un logement, selon M. Mouillart.

Le taux de détention de crédits immobiliers est resté quasi stable à 30,8%, soit un Français sur trois, grâce aux mesures d’aides des pouvoirs publics à l’accession à la propriété.

Dans ce secteur, les jeunes de moins de 30 ans ont été de plus en plus nombreux à emprunter pour acheter un logement. En 2009, 21,2% d’entre eux, soit 1 sur 5, avait un crédit immobilier en cours, contre seulement 13,2%, soit un sur 10 en 2001. “Les jeunes sont choyés par les établissement de crédits, ce sont des clients qui s’inscrivent dans la durée”, a indiqué M. Mouillart.

Du côté du crédit à la consommation, le décrochement est très net. En 2009, 31,7% des Français avaient un crédit en cours, contre 33,8% en 2008.

Les Français sont “inquiets des conséquences de la crise” et ont réduit leurs gros achats. Ils sont aussi moins nombreux à avoir recours à des cartes de crédit des grands magasins.

Ils ont en revanche profité de la prime de la casse pour acheter une nouvelle voiture, financée par un crédit. Le crédit automobile représente à lui seul la moitié des crédits à la consommation.

Ce sont surtout les ménages de 55-64 ans qui ont profité de la prime à la casse pour changer de voiture.

L’étude s’est également intéressée aux ménages “fragiles”, soit aux personnes confrontées à des accidents de la vie, comme la séparation, le divorce, le chômage, ou le décès du conjoint.

En France, le nombre de “ménages fragiles” a augmenté en 2009. Ils représentent désormais 4,4% de l’ensemble des ménages, contre 4,2% en 2008.

16,6% des ménages fragiles sont des jeunes, et 16,4% ont plus de 64 ans.

“Ce sont des gens qui sont obligés d’emprunter pour boucler leurs fins de mois, auprès de la famille, des amis, ou des banques”, selon M. Mouillart.

Ils ont souvent aussi un dossier en cours en Commission de surendettement.

Concernant 2010, l’ensemble des ménages français reste dans une position très attentiste, en ce qui concerne les gros achats à crédit. Ils ne sont que 4,4%, soit un taux historiquement bas depuis le début des années 2000, à envisager de faire un crédit à la consommation.

En revanche du côté de l’immobilier, l’optimisme revient. Fin 2009, 5,6% des ménages envisage un crédit immobilier courant 2010. Ce taux n’était que de 4,8% fin 2008.

Selon les experts de l’Observatoire des crédits, les taux immobiliers devraient rester stables jusqu’à l’automne au moins. Ils pourraient ensuite remonter fin 2010, ou début 2011.