Médicaments génériques : Teva remporte Ratiopharm pour 3,63 milliards d’euros

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à Ulm, dans le sud de l’Allemagne, le 7 janvier 2009 (Photo : Sascha Schuermann)

[18/03/2010 12:41:23] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Le numéro un mondial des médicaments génériques, l’israélien Teva a annoncé jeudi le rachat de l’allemand Ratiopharm pour 3,63 milliards d’euros, l’une des plus grosses opérations dans ce secteur depuis la crise.

Ce prix d’achat est supérieur à la fourchette de 2 à 3 milliards d’euros évoquée jusqu’ici dans la presse.

Le groupe israélien, allié à la perle du groupe familial allemand Merckle, veut renforcer ainsi sa position de numéro un des génériques, avec un total de 40.000 salariés dans le monde.

“Ratiopharm va nous offrir la plate-forme idéale pour renforcer notre position de leader dans les marchés clé en Europe, notamment en Allemagne”, deuxième marché mondial pour les génériques, en Espagne, en Italie et en France, a déclaré le patron de Teva, Schlomo Yanai, cité dans un communiqué.

Le groupe israélien Teva a dégagé 13,9 milliards de dollars (10,1 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2009, et réalisé un bénéfice net de 2 milliards de dollars (1,4 milliard d’euros).

Il a déjà racheté en 2008 l’américain Barr pour 7,46 milliards de dollars.

Six fois plus petit que Teva, Ratiopharm pesait en 2009 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires, dont plus de la moitié réalisée hors d’Allemagne, pour un excédent brut d’exploitation de 307 millions.

Ratiopharm a notamment entrepris de se diversifier vers les “biosimilaires”, des copies de médicaments issus de la biotechnologie, comme par exemple des hormones, qui ont perdu leur brevet.

Fondé en 1973 par Adolf Merckle, il vend environ 550 millions de boîtes de génériques par an, et emploie 5.580 personnes dans le monde.

Victime de pertes gigantesques sur les marchés financiers, Adolf Merckle s’est suicidé en 2009, à 74 ans. Les banques créancières du groupe ont contraint la holding familiale VEM à se séparer de Ratiopharm pour éponger ses dettes.

Les groupes pharmaceutiques américain Pfizer et islandais Actavis étaient également intéressés, selon des sources proches du dossier interrogées par Dow Jones Newswires.