à Paris, le 18 mars 2010 (Photo : Martin Bureau) |
[18/03/2010 14:47:15] PARIS (AFP) Pays du monde et régions françaises, réunis en salon à Paris, espèrent que l’année 2010 fera oublier 2009 mais la partie n’est pas encore gagnée et les professionnels naviguent entre optimisme et prudence.
Tour-opérateurs et agences de voyages, interrogés par l’AFP au salon du tourisme Le Monde à Paris (Map), sont à l’unisson.
Les affaires ont repris graduellement depuis novembre avec des volumes supérieurs à l’an dernier pour l’hiver même si elles restent en retrait par rapport à l’avant crise.
L’Association des tour-opérateurs français (Ceto) comme le Syndicat national des agents de voyage (Snav) font état de volume par rapport à l’hiver précédent oscillant entre au mieux une stabilité et un -5% au pire, en nombre de départs.
Des chiffres que Georges Colson, président du Snav, qualifie de “moyennement satisfaisants” et René-Marc Chikli, du Ceto, de “pas si mauvais”.
Antoine Cachin, PDG du voyagiste Fram, reste aussi très mesuré. “L’hiver s’est passé comme l’an dernier ce qui n’est pas si mal car une partie de 2009 n’avait pas été touchée par la crise encore”.
Pour M. Colson, cette tenue du marché a pu s’expliquer par “les efforts tarifaires” des voyagistes.
Les professionnels ont déjà les yeux rivés vers le printemps et surtout l’été, qui avait été particulièrement mauvais en 2009. M. Colson note une “accélération” des réservations depuis février et mars et compte sur un été “à un niveau supérieur à l’an dernier”.
Au Ceto, les réservations cumulées à fin janvier pour les voyages à forfait sont en hausse de 7% par rapport à l’an dernier, grâce “aux nombreuses réservations de première minute” (ndlr, très en amont).
Le patron de Fram reste prudent pour l’été: certes, dit-il, il y a plus de monde dans les agences mais les réservations de dernière minute apparues avec la crise sont toujours là. “50% des gens qui réservent le font dans le mois du départ ou le mois précédent”, constate-t-il.
ès de Colombo au Sri-Lanka, le 18 mars 2010 (Photo : Lakruwan Wanniarachchi) |
“La crise est derrière nous mais ses effets se prolongent. Les gens sont toujours inquiets”, dit encore M. Cachin. Sans parler des tensions sur les prix.
Les signes positifs sont à trouver dans les longs courriers repartis à la hausse après une année noire en 2009. L’Asie est en bonne place, les Etats-Unis et le Canada, la Caraïbe et même les Antilles françaises.
Plus près, l’Espagne, qui a accusé un repli de 8,7% du nombre de ses touristes en 2009 à 52,2 millions, compte sur sa nouvelle campagne de promotion touristique pour faire remonter les chiffres alors que déjà un frémissement est noté dans les Canaries.
Joarislava NovaKova, de l’office de tourisme de Prague, rappelle que les nuitées ont reculé de 5% en 2009 “ce qui est beaucoup” pour la ville. La Pologne espère beaucoup de l’année Chopin, dont est fêté en 2010 le bicentenaire de la naissance pour attirer les touristes.
A l’office du tourisme de la Grèce, Nelia Tylianaki refuse de croire que la situation économique et sociale de son pays nuira au tourisme et parle déjà d’une augmentation de 15 à 20% des prises de commande.
Un optimisme modulé par le Ceto et le Snav. Si les îles fonctionnent bien, la Grèce “continentale” risque de pâtir des événements sociaux-économiques, disent-ils.
Les destinations moyen-courrier ont le vent en poupe à commencer par la Turquie, l’Egypte ou la Tunisie.
La crise a poussé nombre de Français à rester dans l’Hexagone. Régine Chassagne du comité départemental du tourisme de Corrèze a noté une augmentation de fréquentation de ce fait avec des gens à la recherche d’authenticité.
Le voyagiste Fram, qui fait l’essentiel de son chiffre d’affaires sur des destinations étrangères, va ouvrir en juin à Soustons dans les Landes son premier village “Framissima nature”.