ésident de la BCE Jean-Claude Trichet lors d’une conférenc de presse à Francfort le 4 février 2010. (Photo : Thomas Lohnes) |
[19/03/2010 10:56:51] BRUXELLES (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a réclamé vendredi davantage de transparence pour certains produits dérivés utilisés de manière spéculative, prenant position pour des chambres de compensation centralisées.
“Nous avons besoin de plus de transparence sur le marché des CDS, et les investisseurs aussi”, a-t-il dit lors d’une conférence à Bruxelles.
Les CDS (Credit Default Swaps) sont des produits financiers dérivés, destinés au départ à se couvrir contre le défaut d’un émetteur de dette, un peu sur le principe d’une assurance, mais utilisés par des spéculateurs qui en achètent pour des risques auxquels ils ne sont pas directement exposés.
L’usage spéculatif des CDS avait été mis en cause lors de la crise financière mondiale, et plus récemment accusé d’avoir amplifié la crise grecque.
M. Trichet a insisté sur “l’importance de ce que certains instruments financiers, qui ont été introduits pour leurs effets positifs sur la couverture de risques, ne soient pas utilisés de manière spéculative”.
Il a aussi souligné que les autorités réglementaires devaient pouvoir “rassembler des informations, évaluer les risques éventuels pour la stabilité financière et détecter d’éventuelles conduites inappropriées”.
“A cet égard, une priorité clé pour améliorer la résistance des marchés de CDS est l’établissement de chambres de compensation centralisées”, a-t-il estimé.
Elles pourraient notamment “réduire les incitations à prendre des risques excessifs” et “fourniront une grande part de la transparence nécessaire pour toutes les parties impliquées”, a-t-il expliqué.
La Commission européenne, mise sous pression par plusieurs capitales européenne dont Paris et Berlin, a annoncé son intention de “recadrer” les ventes à découvert purement spéculatives de CDS.
Elle a aussi promis d’examiner de près l’opportunité d’interdire les opérations purement spéculatives sur des CDS liés à de la dette souveraine.