Paris a retrouvé son niveau de fin 2009 mais la Grèce inquiète à nouveau

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[20/03/2010 15:00:06] PARIS (AFP) La Bourse de Paris est parvenue en milieu de semaine à retrouver son niveau de tout début d’année, mais le regain d’inquiétudes autour de la Grèce et de récentes statistiques économiques en demi-teinte pourraient empêcher le marché de conquérir les 4.000 points.

Le CAC 40 a terminé vendredi à 3.925,44 points, une baisse minime de 1,96 point sur la semaine. Mardi, la Bourse de Paris avait fini très proche de son niveau du 31 décembre 2009, effaçant ainsi les pertes enregistrées pendant la phase de consolidation qui a débuté à la mi-janvier.

Vendredi, l’indice vedette de la Bourse de Paris affichait une modeste baisse de 0,28% par rapport au dernier jour de 2009.

Le marché a stagné cette semaine, après 15 jours de forte hausse (près de 6% au total), “avec une actualité économique assez limitée”, avant que “la Grèce ne revienne sur le devant de la scène”, a déclaré Isabelle Enos, gérante chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

Les investisseurs ont d’abord soufflé, avec la décision mardi de l’agence de notation Standard and Poor’s de ne plus envisager à court terme une baisse de la note de la Grèce. Mais jeudi, un regain de tensions en Europe sur le soutien financier à apporter à Athènes a pesé sur le moral des investisseurs.

La Grèce souhaite à présent un accord des dirigeants européens dès la semaine prochaine, sous peine de se tourner vers le Fonds monétaire international (FMI).

“On sent que le marché a besoin d’un souffle nouveau. Les résultats d’entreprise n’ont pas été mauvais, mais cela a été plus mesuré pour les statistiques économiques ces dernières semaines. Avec la Grèce qui +frotte+ un peu”, le marché a du mal à progresser, a indiqué la gérante de B*Capital.

La semaine prochaine, les investisseurs vont donc suivre avec attention les déclarations des responsables des pays membres de l’Union européenne à propos de la Grèce, d’autant qu’un Sommet européen se déroule les 25 et 26 mars.

L’Allemagne a indiqué clairement vendredi qu’elle “n’exclu(ai)t pas le recours aux ressources du FMI pour aider la Grèce si elle en a besoin. Berlin n’est pas isolé puisque les Pays-Bas, la Finlande, la Suède, le Royaume-Uni ou même l’Italie envisagent la possibilité d’un recours, au moins partiel, au Fonds.

Mais la Commission européenne, la Banque centrale européenne ou la France se sont jusqu’ici montrés plutôt hostiles à une telle option.

Autre facteur qui pèse sur les Bourses, dont celle de Paris, “l’éventuelle remontée des taux d’intérêt en Chine et dans d’autres pays asiatiques”, a noté Joost van Leenders, stratégiste allocation d’actifs chez Fortis Investments.

“L’inflation (en Chine) étant proche de la cible officielle des 3% pour cette année, on doit s’attendre à des mesures supplémentaires de resserrement monétaire”, a-t-il indiqué. Bien que ces mesures seraient selon lui “une normalisation de la politique monétaire”, elles inquiètent les marchés, a-t-il indiqué.

La Bourse attendra également les statistiques économiques américaines sur le marché immobilier: les ventes de logements anciens mardi et de logements neufs mercredi, les deux pour février.

Les statistiques de ce secteur, cause de la crise financière de 2008 et 2009, “ont pas mal déçu ces derniers mois”, rappelle Isabelle Enos. “Le marché immobilier a du mal à redémarrer” et “cela pèse sur la croissance”, et donc sur la Bourse, a-t-elle ajouté.

Enfin, les commandes de biens durables aux Etats-Unis feront de mercredi, jour de leur publication, “une journée importante” car les chiffres précédents, dans l’ensemble favorables, avaient été “un bon catalyseur” pour le marché, selon Mme Enos.

Euronext (CAC 40)