Soutien à la Grèce : le FMI attend patiemment son heure à Washington

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à Bruxelles. (Photo : Georges Gobet)

[20/03/2010 17:36:56] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international, de plus en plus envisagé par les Européens comme une solution de recours dans la crise budgétaire de la Grèce, attend patiemment à Washington depuis des semaines le moment où il pourrait lui être demandé d’intervenir.

L’institution suit de près les hésitations sur le Vieux Continent. On y rejetait d’abord l’idée d’une aide financière du FMI, puis vendredi de nombreuses voix se sont élevées pour prendre en considération cette éventualité.

Par un hasard du calendrier, le directeur général du Fonds Dominique Strauss-Kahn était à Bruxelles ce même jour. Il n’y a pas parlé publiquement de la Grèce, mais a pu rencontrer la Commission européenne, dont le président José Manuel Barroso paraît l’un des mieux disposés vis-à-vis du Fonds.

Depuis que la crise budgétaire grecque a pris des dimensions de saga mondiale, le FMI a gardé une certaine réserve. Sa communication a été constamment soucieuse d’afficher la confiance de l’institution de Washington dans la capacité des Européens à régler la crise par eux-mêmes.

La zone euro contrôle à elle seule plus de 25% des droits de vote au sein de la plus haute instance de décision du FMI, son conseil d’administration.

Jeudi, alors qu’en Europe l’hypothèse d’une aide financière du Fonds semblait soudain beaucoup plus probable, la directrice des relations extérieures du FMI Caroline Atkinson répétait invariablement que pour elle, les pays de la zone comptaient “résoudre cette question par eux-mêmes”.

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ésident de la Commission européenne JoseManuel Barroso (D) salue le Premier ministre grec Georgios Andreas Papandreou le 17 mars 2010 à Bruxelles. (Photo : Georges Gobet)

Le FMI a déjà plus qu’un pied sur le territoire des Vingt-Sept. Entre novembre 2008 et mai 2009, il a concédé à la Hongrie, à la Lettonie et à la Roumanie des prêts en même temps que l’UE. Sans créer de psychodrame.

Vus de l’autre côté de l’Atlantique, les tiraillements entre capitales sur le thème “FMI ou pas FMI” sont difficiles à lire.

L’ancien économiste en chef du FMI, l’Américain Simon Johnson, pense que vu les taux d’intérêt auxquels emprunte la Grèce (plus de 6%) et les échéances qui s’annoncent pour elle, “les chiffres sont simplement terrifiants”. Sans prêt à taux préférentiel, il faudrait à la Grèce, d’après ses calculs, des excédents budgétaires à peu près aussi élevés que son déficit actuel.

Et une idée fréquemment répandue est que les Européens seraient mal avisés d’aggraver leur propre déficit pour corriger les errements d’un autre.

“L’argent du FMI est meilleur marché que l’argent européen. Donc pourquoi ne pas le prendre?”, s’interroge Joe Weisenthal, du site internet Business Insider.

Le FMI prête à un taux qui varie en fonction d’autres taux courts sur les marchés monétaires de plusieurs pays. Le taux de base est actuellement à 1,25% et augmente au-delà d’une certaine somme, qu’Athènes devrait dépasser.

Le record du prêt le plus coûteux que l’institution ait jamais versé (30,4 milliards de dollars au Brésil en 2002, soit 22,5 milliards d’euros au taux change actuel) pourrait en effet être approché.