à Bruxelles le 16 mars 2010 (Photo : Georges Gobet) |
[23/03/2010 10:12:53] ATHENES (AFP) La Grèce “peut sans problèmes continuer à emprunter sur les marchés”, a déclaré mardi le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, dédramatisant l’enjeu du prochain sommet européen sur une possible aide financière à son pays.
“Indépendamment de l’issue des discussions” au sein de l’Union européenne, la Grèce “peut remplir ses obligations” de service et refinancement de sa dette, a déclaré le ministre, qui s’exprimait lors d’une conférence économique à Athènes.
Le pays a “prouvé qu’il avait accès aux marchés” lors de sa dernière émission obligataire en mars, “nous voudrions des taux d’intérêts plus bas, mais nous les aurons” au fur et à mesure que le pays redressera ses finances publiques, a-t-il insisté.
En mars, la demande d’obligations grecques avait atteint seize milliards d’euros pour un montant proposé de cinq milliards d’euros, avec un taux d’intérêt à 6,38%.
Le ministre a souligné que son pays ne se rendait pas en “mendiant” au sommet des 25 et 26 mars, mais qu’il attendait des dirigeants européens qu’ils mettent en place “pour soutenir la stabilité de la zone euro, un mécanisme permettant si nécessaire de soutenir des pays ayant de leur côté fait ce qu’il fallait”.
“La Grèce veut une solution européenne, avec les règles de la zone euro”, a-t-il souligné, sans cette fois évoquer de recours au FMI en cas d’échec des Européens à s’entendre, comme Athènes l’a fait à plusieurs reprises la semaine dernière.
Il s’est aussi refusé à tout détail sur l’hypothèse désormais émise à Bruxelles d’une aide conjuguant prêts bilatéraux et fonds du FMI: “toute discussion sur un mécanisme unique ou hybride crée du bruit et notre pays n’a pas besoin de plus de bruit sur ses conditions d’emprunt”.
Le ministre a par ailleurs confirmé une aggravation de la récession en Grèce, mais exclu que cela empêche son pays de tenir son engagement à ramener le déficit à 8,7% fin 2010 contre 12,7% l’année dernière, le plan de redressement en cours incluant ce risque.
En 2010, “il est possible” que la croissance recule de 2% du PIB, comme l’a estimé lundi la Banque de Grèce, contre une prévision de -0,3%, “même si nous sommes pour notre part plus optimistes”, a déclaré M. Papaconstantinou.
Il a également confirmé que pour 2009, l’économie s’était contractée de 2% du PIB, contre -1,2% prévu au départ.