à l’aéroport d’Heathrow à Londres (Photo : Adrian Dennis) |
[23/03/2010 18:16:07] LONDRES (AFP) La compagnie aérienne British Airways (BA) se préparait mardi à une nouvelle grève de quatre jours de son personnel navigant à partir de samedi, après un premier arrêt de travail de 72 heures achevé lundi, tout en se disant prête à négocier pour résoudre le conflit.
Le trafic de BA a été perturbé samedi, dimanche et lundi par la première grève depuis 13 ans au sein de l’ex-compagnie nationale britannique, à l’appel du syndicat Unite, qui s’oppose à des réductions d’effectifs et des mesures d’austérité salariales que la direction veut imposer au personnel navigant, pour réduire de lourdes pertes.
Mardi, la compagnie se préparait à une nouvelle grève de quatre jours, qui doit démarrer en principe samedi, si un compromis avec Unite n’est pas trouvé d’ici là.
BA a indiqué, dans un communiqué diffusé en fin d’après-midi, qu’elle avait décidé d’augmenter ses vols sur les quatre jours en question, “en raison du nombre accru d’employés désireux de reprendre le travail”.
La compagnie assure que 97% des employés de cabine qui étaient de service ce week-end et lundi à l’aéroport londonien de Gatwick, et 53% de ceux prévus à celui de Heathrow, avaient travaillé normalement. Le pourcentage total du personnel navigant s’étant présenté au travail a même augmenté de 57% samedi à 62% lundi, a précisé BA.
Du coup, la compagnie pense être en mesure d’assurer la totalité de ses vols normaux depuis Gatwick, et depuis l’aéroport de London City, pendant les quatre prochains jours de grève programmés par Unite. A Heathrow, elle prévoit d’assurer jusqu’à 55% des vols courts, et 70% des long-courriers.
BA a ajouté qu’elle comptait louer jusqu’à 11 appareils (équipage inclus) durant ces quatre jours.
Le patron de BA, Willie Walsh en a profité pour répondre aux attaques de Unite, qui l’accuse de fermer la porte à des négociations en vue de résoudre ce conflit social.
“Je répète que notre porte reste ouverte à Unite, jour et nuit, s’ils sont prêts à rechercher un accord acceptable. Il n’est pas trop tard pour que Unite annule cette seconde série de grève, et cela nous laisserait le temps de réinstaurer une partie des vols annulés”, a-t-il déclaré dans le communiqué.
Tout au long des trois premiers jours de grève, le syndicat et la direction se sont disputés, par communiqués interposés, sur son impact, s’accusant mutuellement de minimiser ou au contraire d’exagérer celui-ci.
BA s’est ainsi félicitée que ses mesures destinées à réduire l’impact du mouvement, comme le recrutement de volontaires pour remplacer les grévistes, aient fonctionné mieux que prévu, et s’était vantée d’avoir assuré près de 8 vols long-courrier sur 10, et plus d’un vol court sur deux, de samedi à lundi.
La compagnie a par ailleurs chiffré à sept millions de livres (7,7 millions d’euros) par jour le coût de cette grève, soit autour de 50 millions de livres si elle durait en tout sept jours.
Unite a au contraire affirmé que la grève avait été fortement suivie et que de nombreux vols avaient été effectués à vide, faute de personnel suffisant.
Lundi, le codirigeant de Unite Tony Woodley avait accusé le patron de BA, Willie Walsh, de rester sourd aux appels à négocier et de laisser la situation pourrir.