L’euro s’enfonce sous 1,34 dollar pour la première fois depuis mai 2009

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[24/03/2010 14:10:15] LONDRES (AFP) L’euro évoluait mercredi sous 1,34 dollar pour la première fois en dix mois et demi, pénalisé par le possible recours au Fonds monétaire international (FMI) pour juguler la crise grecque, vu comme un aveu d’impuissance par les cambistes, et par la dégradation de la note du Portugal.

Vers 14H00 GMT (15H00 à Paris), l’euro valait 1,3342 dollar contre 1,3496 dollar mardi vers 22H00 GMT, après être tombé à 1,3333 dollar vers 13H45 GMT, son plus bas niveau depuis le 7 mai 2009.

L’euro progressait face au yen à 122,61 yens contre 122,04 yens la veille.

Le dollar gagnait aussi du terrain face au yen à 91,93 yens contre 90,42 yens mardi soir.

L’euro souffre “d’un effritement de la confiance (des investisseurs) vis-à-vis de l’Union européenne (UE), à la suite des commentaires des dirigeants français et allemand qui ont indiqué que tout plan de sauvetage de la Grèce nécessiterait l’aide du FMI”, commentaient les analystes du courtier ETX Capital.

Les pays de la zone euro se rapprocheraient d’un compromis pour surmonter leur différend sur la Grèce, qu’ils pourraient aider aux côtés du FMI à surmonter sa crise, tout en s’engageant, à la demande de l’Allemagne, à durcir à l’avenir leur discipline budgétaire, selon une source diplomatique européenne.

Cet accord devrait être finalisé et annoncé jeudi matin à Bruxelles lors d’un sommet des dirigeants des pays de la zone euro, juste avant une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’ensemble de l’Union européenne.

D’ailleurs, “si on a recours au FMI, l’image de l’euro deviendrait celle d’une devise qui ne peut survivre que grâce à l’aide d’une organisation internationale dans laquelle les Européens n’ont pas de majorité et où les Américains et les (représentants) asiatiques ont de plus en plus d’influence”, a prévenu Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).

Pour la Grèce, l’intervention du FMI “implique qu’elle pourra se refinancer à un tarif plus faible que sur les marchés”, analysait Jane Foley de Forex.com, mais pour l’UE, “cela implique d’avoir à admettre honteusement qu’elle ne dispose pas d’un système adéquat pour faire face aux errements budgétaires de certains de ses membres”.

Les craintes de contagion de la crise grecque au sein de la zone euro faisaient par ailleurs un retour en force mercredi, suite à l’annonce par l’agence de notation financière Fitch de l’abaissement d’un cran de la note de la dette à long terme du Portugal, à “AA-” contre “AA” précédemment, du fait d’inquiétudes sur les déficits et la solvabilité du pays.

La décision de Fitch montre que “la Grèce n’est pas la seule fissure dans le système”, prévenait Mme Foley. Ainsi, “un risque tangible continue de peser sur l’avenir du système, ce qui va maintenir l’euro sous pression”, prévoyait l’analyste.

Depuis le début des inquiétudes sur l’endettement grec et sur le risque de contagion en zone euro début décembre 2009, l’euro a perdu près de 12% de sa valeur face au billet vert, alors qu’il avait retrouvé fin novembre son niveau d’avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008, au-dessus d’1,51 dollar.

Vers 14H00 GMT, la livre britannique progressait face à l’euro à 89,61 pence pour un euro, et chutait face au dollar à 1,4885 dollar.

La monnaie helvétique baissait légèrement face à l’euro à 1,4280 franc suisse pour un euro, mais chutait face au dollar à 1,0705 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or a terminé à 1.094 dollars au fixing du matin contre 1.101,50 dollars mardi soir.

Le yuan chinois a fini à 6,8267 yuans pour un dollar contre 6,8264 yuans la veille.