Budget en Grande-Bretagne : Darling promet de réduire le déficit plus rapidement que prévu

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à Londres (Photo : Leon Neal)

[24/03/2010 14:35:17] LONDRES (AFP) Le ministre des Finances britannique Alistair Darling s’est engagé mercredi à réduire le déficit public plus rapidement que prévu, et à contrôler de manière “drastique” les dépenses à partir de l’an prochain, en présentant son dernier budget avant les élections législatives.

M. Darling a maintenu sa prévision d’une croissance du Produit intérieur brut (PIB) britannique de 1 à 1,5% cette année , mais a parallèlement réduit celle pour 2011, entre 3 et 3,5%, au lieu d’une fourchette de 3,25 à 3,75% annoncée en décembre.

Le ministre des Finances a également abaissé ses prévisions pour le déficit public jusqu’en 2014/2015.

Pour 2009/2010, il a réduit de 11 milliards de livres (12,2 mds EUR) le déficit prévu, l’abaissant à 167 milliards, soit 11,8% du PIB. Le déficit devrait ensuite chuter plus rapidement qu’annoncé pendant les années suivantes, jusqu’à revenir à 4% du PIB en 2014/2015.

En tout, la dette publique devrait être inférieure de 100 milliards de livres en 2013/2014 par rapport aux prévisions annoncées l’an dernier, a ajouté le ministre, en présentant le budget au Parlement.

La dette devrait néanmoins grimper de 54% du PIB cette année à 75% en 2014/2015, alors que le gouvernement tablait auparavant sur 78%, puis elle commencera à décroître, a précisé le ministre.

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ésentation du budget 2010, le 24 mars 2010 au 10 Downing Street à Londres (Photo : Lefteris Pitarakis)

Le chancelier de l’Echiquier (titre officiel du ministre) a considéré en revanche qu’une politique de réduction immédiate des dépenses publique serait à la fois “erronée et dangereuse et risquerait de faire dérailler la reprise”, en conséquence de quoi il a l’intention de s’en tenir à son programme de dépenses pour l’année 2010/11, qui comprendra une hausse de 2,2% de celles-ci en termes réels.

Mais “le prochain programme de dépenses, à partir de 2011, sera le plus drastique depuis des décennies”, a-t-il promis.

Il a d’ores et déjà indiqué que les augmentations des salaires dans le secteur public seraient contenues à 1% pour 2011 et 2012, et que le nombre de fonctionnaires travaillant à Londres serait réduit d’un tiers à long terme, avec 15.000 postes relocalisés dans les cinq prochaines années.

Il a annoncé aussi qu’un millier de postes du ministère de la Justice déménageraient du centre de Londres, pour une économie de 41 millions de livres.

M. Darling a par ailleurs annoncé aux députés que la taxe temporaire sur les bonus des banquiers instaurée en décembre dernier avait déjà rapporté deux milliards de livres, soit environ 2,2 milliards d’euros, soit deux fois que ce qu’il prévoyait.

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à Londres (Photo : Leon Neal)

Il s’est redit au passage favorable à une taxation spécifique des banques, une mesure défendue à de multiples reprises par le premier ministre Gordon Brown, mais uniquement si elle faisait l’objet d’un accord au niveau mondial.

“Le G20 doit mettre en place d’ici à la fin de l’année de nouvelles règles pour les banques, et je pense qu’elles doivent être internationales et coordonnées, sous peine de pertes d’emplois”, a-t-il déclaré.

Le ministre a annoncé un train de mesures ponctuelles d’aides à la croissance de 2,5 milliards de livres, comprenant notamment une extension des exemptions de droits pour les accédants à la propriété, ou des mesures destinées à éviter les expulsions. L’enveloppe servira aussi à lutter contre l’exclusion bancaire, à aider les PME ou encore à aider le secteur britannique des jeux vidéos.

Il a aussi dévoilé la création d’une “banque d’investissement verte” dotée de 2 milliards de livres et chargée de soutenir des projets dans l’énergie et les transports.

Ce budget est destiné à “assurer la reprise, réduire l’endettement et investir dans l’avenir de l’industrie britannique”, a-t-il dit.