Jean-Claude Trichet vante les mérites de l’euro aux Allemands

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet arrive au sommet de l’UE à Bruxelles le 26 mars 2010. (Photo : Georges Gobet)

[26/03/2010 08:45:46] BERLIN (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE), le Français Jean-Claude Trichet, vante dans une tribune parue vendredi dans la presse allemande les mérites de l’euro “dont la stabilité n’a rien à envier à celle du Deutsche Mark”.

“La BCE a tenu la promesse de stabilité des pères fondateurs de l’euro”, assure M. Trichet dans cette longue contribution parue dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, comme en réponse aux craintes exprimées récemment par les Allemands d’un affaiblissement de la monnaie unique, pénalisée par les déboires de plusieurs pays très endettés, Grèce en tête.

Jeudi encore la chancelière Angela Merkel avait rappelé: “le peuple allemand a abandonné le Deutsche Mark à l’époque en misant sur un euro stable, (…) cette confiance ne doit en aucun cas être trahie”.

Au coeur de la crise grecque, 46% des Allemands avaient indiqué dans un sondage publié par Bild am Sonntag qu’il seraient prêts à envisager un retour au Deutsche Mark si l’euro devait s’affaiblir durablement.

Dans sa tribune, M. Trichet vante les bienfaits d’une inflation modérée, dont il assure qu’elle reste l’objectif numéro un de la BCE. “La crise financière n’a rien changé à cette conviction fondamentale”, selon lui. “La BCE va rester un pilier de stabilité et de confiance. Elle est aux côtés des citoyens”, conclut-il.

L’ancien gouverneur de la Banque de France, en poste à la BCE depuis 2003 et encore jusqu’à l’an prochain, reconnaît que “des tensions occasionnelles entre les banques centrales indépendantes d’une part et les gouvernements et groupes d’intérêt de l’économie et de la finance d’autre part ne sont pas inhabituelles en démocratie” mais elles sont selon lui “dans la nature même des choses”.

M. Trichet a à plusieurs reprises exprimé sa réticence à voir le Fonds monétaire international (FMI) intervenir en faveur de la Grèce, privilégiant une solution purement européenne. Il s’opposait en cela ouvertement à la chancelière allemande Angela Merkel qui a finalement imposé ses vues à ses partenaires, dans un accord trouvé jeudi soir après d’âpres tractations.