çais Vinci, Antoine Zacharias arrive, le 25 mars 2010 au tribunal de Nanterre (Photo : Pierre Verdy) |
[26/03/2010 10:33:36] NANTERRE (AFP) Le parquet de Nanterre a requis vendredi deux ans de prison avec sursis et 375.000 euros d’amende, soit le montant maximum, à l’encontre de l’ancien PDG de Vinci (1997-2006) Antoine Zacharias, accusé d’abus de biens sociaux pour ses avantages financiers entre 2004 et 2006.
Au cours de son réquisitoire, la procureure Marie-Aimée Gaspari a estimé qu’Antoine Zacharias avait été “incontestablement le chef de projet de sa propre rémunération”.
Evoquant un “abus d’autorité” de sa part, elle a affirmé que “l’actif social” du groupe avait “bien été exposé à un risque auquel il n’aurait pas dû être exposé”.
Le parquet de Nanterre, qui a mené l’enquête, reproche à l’ancien PDG d’avoir procédé au renouvellement complet du comité de rémunération du groupe en 2004 pour que son salaire soit totalement indexé sur les résultats, ce que conteste fermement la défense.
Le salaire annuel était passé de 2,9 M EUR en 2003 à 3,3 M EUR en 2004, puis 4,2 M EUR en 2005. Mais le changement a aussi eu des répercussions en cascade sur l’indemnité de départ (12,8 M EUR) et sur la retraite complémentaire annuelle (2,1 M EUR), calculées à partir du dernier salaire annuel, lequel venait justement de flamber.
Le parquet de Nanterre reproche également à l’ancien PDG de s’être fait attribuer 290.000 stock-options en 2004, puis 894.000 en 2005 et 700.000 en 2006, mais la défense souligne qu’au moins 50% de ses stock-options avaient été annulées.
Le procès doit se terminer vendredi avec les plaidoiries des avocats d’Antoine Zacharias.
Agé de 70 ans, aujourd’hui retiré à Genève, l’ancien PDG de Vinci encourt cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende s’il est reconnu coupable d’abus de biens sociaux par la 15e chambre correctionnelle du tribunal.