Les pertes d’emplois liées à la crise ont démarré plus tôt dans les PME

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és de Chaffoteaux-et-Maury, touchés par un plan de suppressions d’emplois, manifestent le 12 octobre 2009 à Saint-Denis (Photo : Joel Saget)

[26/03/2010 14:30:10] PARIS (AFP) Les petites et moyennes entreprises ont été les premières à réduire leurs effectifs lors de la crise de l’emploi entamée en 2008, tandis que les grandes entreprises ont commencé plus tard à diminuer leur main d’oeuvre, observe l’Insee dans sa dernière note de conjoncture.

“Lors du retournement de l?activité à partir de début 2008, les destructions d?emplois ont débuté dans les petites et moyennes entreprises et ont fortement contribué à la baisse de l?emploi pendant la récession”, souligne l’Institut de la statistique et des études économiques dans un dossier consacré au “cycle de l’emploi”.

Plus réactives que les grandes entreprises en phase d’expansion comme en phase de crise, les petites entreprises ont “des marges de manoeuvre plus limitées en cas de chocs défavorables” car elles fonctionnent plus souvent en flux tendus et ont généralement moins de contraintes financières.

Les fluctuations paraissent “plus lisses” dans les grandes entreprises, qui peuvent “préserver plus longtemps le noyau dur de leur emploi dans les phases de recul prononcé de leur activité”. “Pendant la récession, l’ajustement de l?emploi semble y avoir démarré plus tardivement”, observe l’Insee.

“Les grandes entreprises disposent, dans la gestion de leurs effectifs, de leviers de flexibilité interne relativement faibles : obligation de faire des plans de sauvegarde de l?emploi, plus grande ancienneté des salariés dans l?entreprise, moindre recours aux CDD. Mais elles bénéficient aussi d?une flexibilité externe très importante, recours plus fréquent à la sous-traitance, à l?intérim ou au chômage partiel”, selon les auteurs de ce dossier.

Dans l’industrie, l’emploi a davantage reculé lors de la récession dans les très petites entreprises (moins de 10 salariés), mais elles ont peu joué à la baisse totale car elles ne pèsent que 10% de l’emploi industriel. Les entreprises moyennes, qui représentent près de la moitié des effectifs industriels, sont celles qui ont le plus contribué à la chute des emplois.

Quant aux très grandes entreprises, qui pèsent 27% des effectifs industriels, elles ont “mieux préservé leurs emplois que les autres” jusqu?à mi-2009, “ce qui ne signifie pas que l?ajustement ne s?est pas produit par la suite”, indique l’Insee.

Mais l’impact des grandes entreprises sur l?emploi industriel dans son ensemble est majeur au travers notamment de la sous-traitance. “En période de récession, quand les grandes entreprises ne passent plus de commandes à leurs sous-traitants, ce sont eux, le plus souvent des PME, qui réduisent en premier leur main-d?oeuvre”, soulignent les auteurs du dossier.

Dans la construction, “le recul de l?emploi est en partie imputable aux disparitions d?entreprises, ce qui reflète sans doute la forte proportion de petites entreprises dans ce secteur”, selon l’Insee.