Crédit conso : la Banque Postale veut grignoter 5 à 6% du marché d’ici 10 ans

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Un homme entre dans une agence de la banque postale le 29 janvier 2009. (Photo : Pascal Pavani)

[30/03/2010 12:30:43] PARIS (AFP) La Banque Postale vise, d’ici dix ans, une part de marché de 5 à 6% sur le crédit à la consommation, qu’elle commercialisera pour la première fois à compter du 1er avril, a indiqué mardi le président du directoire, Patrick Werner, lors d’une conférence de presse.

Cette part de marché porte sur les encours, c’est-à-dire sur l’ensemble des sommes empruntées au titre du crédit à la consommation.

Selon M. Werner, elle correspondrait à environ dix milliards d’euros, à horizon 2020.

Le patron de l’établissement public a concédé que “ce chiffre est moindre que notre part de marché naturelle”, la Banque Postale revendiquant de 9 à 10% de part de marché sur les dépôts à vue.

“C’est un marché qui est déjà occupé et sur lequel nous sommes les derniers à arriver”, a souligné M. Werner.

L’offre de crédit à la consommation de la Banque Postale porte sur des prêts personnels, qui servent à financer un projet, et sur le rachat de crédits, qui consiste à regrouper plusieurs crédits pour que l’emprunteur n’ait plus qu’une seule mensualité à verser.

L’établissement ne proposera pas de crédit renouvelable. A l’avenir, il n’exclut pas d’élargir son offre à ce type de crédit, mais attend notamment la conclusion des débats sur le projet de loi examiné actuellement à l’Assemblée nationale. Ce projet de loi prévoit l’encadrement du crédit à la consommation.

“Nous avons l’ambition de réinventer le crédit à la consommation”, a lancé M. Werner, pour qui la Banque Postale présentera “le crédit tel qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être”.

La Banque Postale, qui n’a obtenu le statut de banque qu’à la fin 2005, a été autorisée en novembre 2007 à élargir son offre de produits bancaires aux crédits à la consommation. Elle a sélectionné fin 2008 la Société Générale comme partenaire sur ce projet.

M. Werner a précisé que, contrairement à la plupart des établissements spécialisés, “il n’y a pas de lien entre la rémunération variable des conseillers et les volumes de crédit à la consommation qui sont souscrits”.

L’établissement remettra un guide pédagogique dès la demande de crédit.

La banque entend aussi faire preuve de discernement dans l’octroi des prêts. “Dans certains cas, nous aurons le devoir de dire non, dans l’intérêt du client”, a affirmé Chantal Lory, présidente du directoire de la Banque Postale Financement, la filiale commune créée avec la Société Générale (actionnaire à 35%).

Des mesures sont également en place “pour accompagner (les) clients et ainsi détecter des signaux potentiellement précurseurs de difficultés à venir dans le remboursement du prêt”, selon la banque.

Par ailleurs, la Banque Postale a passé un accord expérimental avec l’association Cresus, qui accompagne les emprunteurs surendettés.

Cet accord doit permettre d'”aider les personnes en situation difficile sur le terrain, pour suivre les gens avant qu’ils ne se retrouvent en commission de surendettement”, selon Mme Lory.