Energie : producteurs et consommateurs, ensemble contre la “volatilité” des prix

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étrole, le 11 décembre 2009, à 550 km au sud de Bagdad (Photo : Essam al-Sudani)

[30/03/2010 18:30:16] CANCUN (Mexique) (AFP) Le 12ème Forum international de l’énergie (IEF), qui s’ouvrait mardi à Cancun (Mexique), s’est donné pour principal objectif de freiner la volatilité des cours du pétrole, qui a affolé les marchés ces deux dernières années.

Le ton avait été donné dès la veille de l’ouverture, lundi, par le secrétaire de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdalla Salem El Badri.

“Nous devons travailler dur (…) pour réduire la volatilité”, a-t-il déclaré à la presse dans la station balnéaire située au bord de la mer des Caraïbes.

“Nous devons nous attaquer à ce problème avec l’OPEP” et “nous espérons définir un calendrier d’action dans la déclaration ministérielle de ce rendez-vous de Cancun”, a déclaré en écho lundi à l’AFP le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le Japonais Nobuo Tanaka.

Les producteurs de gaz naturel, de leur côté, ont affiché leur volonté de revaloriser son cours.

Le prix actuel à 4 dollars sur le marché spot “n’est pas viable” pour les producteurs et l’Algérie va recommander une réduction de la production “le 19 avril à Oran, au Forum des pays exportateurs de gaz”, a déclaré mardi matin à la presse le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil.

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énergie, Saïd Nachet, directeur du Forum international de l’énergie (FIE) et Nestor Luna, de l’oragnisation sud-américaine de l’énergie, sont réunis le 29 mars 2010 à Cancun (Photo : Jose Dominguez)

Le Forum de Cancun réunit les ministres de 64 pays producteurs et consommateurs de 90% de l’énergie mondiale.

L’OPEP, qui extrait à elle seule 40% du brut mondial, y participe avec l’AIE et le département-conseil de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), rassemblement des 31 pays les plus industrialisés.

Une plus grande transparence dans les déclarations sur l’état des stocks des pays consommateurs est une condition essentielle à la maîtrise de la volatilité des cours, selon M. Tanaka.

“Même à ce niveau actuel de prix (stables), il nous faut augmenter la transparence”, a-t-il souligné.

Les prix du pétrole ont joué au yo-yo depuis la dernière réunion de l’IEF en 2008, avec un record à la hausse à 147 dollars le baril avant une chute à 32 dollars au plus fort de la crise économique mondiale, puis un rétablissement entre 70 et 80 dollars.

Ils ont encore bondi de près de 3% lundi à New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en mai terminant à 82,17 dollars, à la suite d’un net recul du dollar à la fin de la semaine précédente et au double attentat qui a fait au moins 39 morts à Moscou.

La Russie est le deuxième producteur et exportateur mondial de brut.

Le niveau actuel satisfait producteurs et consommateurs, mais sa stabilité n’est pas garantie, en raison de l’incertitude sur la reprise économique et des troubles dans des pays producteurs comme l’Iran, l’Irak ou le Nigeria.

“Le cours a échappé à tout contrôle fin 2008 en raison de la spéculation”, a déclaré lundi M. El Badri, soulignant que les Etats-Unis avaient déjà mis en oeuvre une politique de stabilisation.

“C’est grâce à cette politique américaine visant à éliminer l’extrême volatilité, la spéculation effrénée, que nous avons ce niveau de 70 à 80 dollars”, a-t-il affirmé.

Les responsables de l’Initiative commune sur les données pétrolières (Joint Oil Data Initiative, Jodi), lancée en 2001 pour affiner les données sur les inventaires et la demande, ont appelé les gouvernements à “améliorer la qualité des données qu’ils adressent au marché”, et à “davantage de clarté sur l’état de stocks et de la demande”.

M. Tanaka a insisté sur le cas de pays énergivores comme la Chine et l’Inde: “s’ils ne nous donnent pas d’indications, comment pourrons-nous élaborer un bon jugement sur les prix à venir?”