çois Baroin,le 30 mars 2010 à l’Assemblée nationale (Photo : Bertrand Langlois) |
[30/03/2010 19:01:36] PARIS (AFP) Le déficit public (Etat, collectivités locales et comptes sociaux) a été légèrement moins élevé que prévu en 2009, a annoncé le ministre du Budget, François Baroin, dans un entretien au quotidien Les Echos à paraître mercredi.
“Le déficit public sera légèrement moins élevé que les 7,9% du PIB (produit intérieur brut, ndlr) prévus” dans les dernières estimations du gouvernement, a-t-il indiqué.
L’Insee doit publier mercredi matin les premiers résultats des comptes des administrations publiques françaises.
La seconde session de la conférence sur les déficits, programmée en avril, a été repoussée à la mi-mai, indique également M. Baroin. Cette nouvelle session devait aboutir à des “décisions extrêmement importantes” pour réduire les dépenses de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, selon le président Nicolas Sarkozy.
La première réunion de cette conférence, organisée fin janvier à l’Elysée, a été boycottée par une partie des représentants des collectivités territoriales de gauche qui ne se jugent pas “”responsables” des déficits.
Selon M. Baroin, la lutte contre les déficits est “la pierre angulaire des réformes” que Nicolas Sarkozy souhaite mener. “Pour la première fois, la question des déficits et de la dette est perçue comme un élément crucial par les Français”, juge-t-il, assurant que le gouvernement allait, dans le cadre du budget triennal 2011-2013, “adresser un message très fort d’inflexion du déficit et de maîtrise des dépenses”.
“C’est indispensable pour donner confiance aux ménages et aux contribuables, car sinon ils risqueraient d’épargner par précaution et de moins consommer. Nous avons aussi des engagements internationaux à tenir. Il n’est pas question de dévier de la ligne de notre programme de stabilité” transmis à la Commission européenne fin janvier, ajoute le nouveau ministre du Budget.
Selon ce programme, la France s’engage officiellement à ramener le déficit public de 8,2% du PIB prévu fin 2010 à 3% en 2013, limite autorisée par Bruxelles.
Ces prévisions s’appuient toutefois sur une prévision de croissance de 2,5% par an à partir de 2011, jugée trop optimiste par la Commission.
“Commençons déjà par appliquer notre programme, qui vise justement à favoriser la reprise. Et si la croissance faisait défaut, la France ne serait pas seule dans ce cas de figure”, commente François Baroin.
Ce programme passe notamment par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et cette règle “sera appliquée sur la période 2011-2013 comme elle l’a été ces dernières années”, promet le ministre.
“Nous ne dévierons pas de notre ligne”, assure-t-il, tout en soulignant que cette règle de non-remplacement ne s’appliquera pas de manière “uniforme à tous les ministères”.
Le budget triennal appliquera encore également la règle limitant la progression des dépenses de l’Etat à l’inflation.
Interrogé sur l’inscription dans la Constitution d’une règle d’équilibre des finances publiques, M. Baroin s’abstient de prendre position et estime qu'”ouvrir le débat est déjà en soi vertueux”. Il doute toutefois “qu’il soit possible d’envisager une modification de la Constitution avant la fin de la législature”.