Baroin défend l’ouverture des jeux en ligne à la concurrence

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évrier 2008 à Liège (Belgique) d’un écran présentant des paris en ligne sur des matches de tennis (Photo : Michel Krakowski)

[30/03/2010 19:18:33] PARIS (AFP) Le ministre du Budget, François Baroin, a présenté mardi, en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi, très attendu par les opérateurs, ouvrant à la concurrence les paris sportifs et hippiques et le poker en ligne, l’opposition dénonçant la pression d’intérêts particuliers.

L’Assemblée et le Sénat ont déjà voté, fin 2009, en première lecture ce texte que le gouvernement veut à tout prix boucler avant la coupe du monde de football (11 juin-11 juillet).

Pour y parvenir, le texte est examiné au pas de charge: la majorité a donc décidé de ne déposer aucun amendement et de repousser les 200 amendements de la gauche, afin de voter le projet, lors d’un vote solennel le 6 avril, dans une version identique à celle du Sénat, pour une adoption définitive.

“Le 11 juin 2010, dans peu de temps, se jouera le premier match de la coupe du monde de football, un grand rendez-vous qui va créer une vague exceptionnelle de prise de paris sur internet. Il est donc du devoir du gouvernement d’offrir un cadre régulé et contrôlé aux Français qui, immanquablement, vont parier…sur la victoire des Bleus”, a argué M. Baroin.

“On est très nombreux à en douter, on n’a pas tort”, a-t-il toutefois plaisanté quant à une éventuelle victoire des Bleus.

“Notre calendrier d’ouverture du marché est tendu mais tenable”, a ajouté M. Baroin.

L’ancien ministre des sports, Jean-François Lamour (UMP), a jugé le texte “suffisamment abouti” pour protéger “les personnes vulnérables, mineurs et interdits de jeu”.

Pour l’opposition, Gaëtan Gorce (PS) a estimé que les députés légiféraient “sous la pression d’intérêts particuliers” alors que “la représentation nationale a tout de même autre chose à faire que de régler dans l’urgence les intérêts de Monsieur Aulas, de Monsieur Courbit et les autres”, en référence au président de l’Olympique Lyonnais et Stéphane Courbit, propriétaire de la société de paris en ligne Betclick.

Au terme d’une séance houleuse, le PS ayant échoué a faire rejeter le texte – par surprise- le chef de file des PS, Jean-Marc Ayrault a jugé que la réforme des jeux en ligne “n’avait qu’un seul objectif: faire faire des centaines de millions de bénéfices à Mr Courbit”.

Après le vote définitif du Parlement, le gouvernement devra encore obtenir le feu vert de l’Union européenne, du Conseil d’Etat sur les décrets d’application et l’aval du Conseil constitutionnel s’il est saisi par l’opposition.

Une “clause de revoyure” a été prévue “dans les 18 mois ce qui nous permettra de faire un point précis et s’adapter”, a indiqué M. Baroin.