é de la firme chinoise Geely au téléphone à Pékin le 29 mars 2010 (Photo : Liu Jin) |
[31/03/2010 08:36:32] PEKIN (AFP) Le chinois Geely espère que Volvo Cars sera son ticket d’entrée sur le segment de l’automobile haut de gamme, grâce à la réputation et à la technologie bien établies du suédois.
Zhejiang Geely Holding est convenu de verser 1,8 milliard de dollars pour racheter Volvo à l’américain Ford Motor Co.
Ce rachat, encore soumis à l’aval des autorités, représentera la plus grosse acquisition d’un constructeur chinois à l’étranger.
Il propulsera aussi le plus grand constructeur privé chinois sur un marché dominé par Audi, Mercedes-Benz et BMW.
“Je pense que s’ils font bien les choses, maintiennent l’image de Volvo en Chine sans la brouiller avec celle de Geely, ils ont de grandes chances de connaître le succès ici”, dit John Zeng, analyste à Shanghai de IHS Global Insight.
Au total, cette acquisition coûtera 2,7 milliards de dollars à Geely, avec les 900 millions prévus pour recapitaliser Volvo, et le faire renouer avec les bénéfices.
Alors que l’image de Volvo est associée à la solide voiture familiale, Geely a bâti son succès premier sur le véhicule chinois bon marché et a fait son possible pour rassurer les automobilistes de par le monde en martelant que les deux marques resteraient distinctes.
Il projette de garder les usines en Suède et Belgique tout en envisageant des ouvertures en Chine, premier marché automobile mondial.
“Volvo va garder ses caractéristiques et continuera à se développer dans le secteur du luxe”, a affirmé mardi le président de Geely Li Shufu à son retour de Suède où il a signé l’accord d’acquisition le week-end dernier.
“A l’avenir, les relations entre Geely et Volvo seront celles de frères, non celles de père à son fils. (Les deux marques) se soutiendront et se respecteront”.
Volvo est un tremplin “parfait” pour permettre à Geely d’améliorer sa propre production et son image, juge Jerry Huang, de CSM Worldwide.
Geely qui s’est lancé dans l’automobile en 1997 a une capacité de production annuelle de 300.000 unités mais a vendu au total moins de 200.000 voitures à l’étranger.
“Il y a un fossé entre la ligne de production et l’image de la marque et celles de Volvo”, souligne Huang.
“Geely obtient une plateforme pour apprendre et gagner de l’expérience dans l’industrie”, ajoute-t-il.
Le vice-président de Geely Zhao Fuquan semble du même avis: “Volvo a accumulé beaucoup de savoir-faire technologique. C’est une ressource importante pour Geely et nous allons apprendre activement, comme des étudiants, à nous améliorer”.
Pour les analystes, Geely pourrait notamment mettre Volvo en avant dans le créneau lucratif de la fourniture de véhicules gouvernmentaux, un marché de quelque 100 milliards de yuans cette année (10,8 mds euros), selon des estimations.
Pékin exige que les marques chinoises composent au moins 50% des véhicules officiels.
Volvo “pourrait même dépasser Audi et autres marques haut de gamme et devenir le nouveau choix de voitures officielles”, a estimé l’analyste indépendant Jia Xinguang sur un portail internet.
Cela contribuerait à accroître sa notoriété au sein du public chinois, estime M. Zeng.
“Le marché du luxe augmente vite. La Chine est le plus vaste marché pour Audi et Mercedes-Benz, tandis que BMW y croît aussi très vite”, pointe-t-il.
Audi a vendu un record de 157.188 véhicules en Chine en 2009 (+33,1% sur un an), selon des chiffres officiels.
Volvo dit en avoir vendus 22.405.