Expo 2010 : dans un mois, Shanghai a rendez-vous avec le monde

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à Shanghai. (Photo : AFP)

[01/04/2010 09:34:45] SHANGHAI (Chine) (AFP) Dans un mois, Shanghai inaugure la plus grande Exposition universelle jamais organisée, nouvelle illustration de l’émergence de la Chine et occasion pour la ville la plus cosmopolite du pays de se hisser au niveau de Paris, Londres et New York.

Pour le moment, ce sont les dernières touches avant le grand jour, avec des passages incessants de camions et d’ouvriers sur le site de l’Expo -deux fois la taille de la principauté de Monaco- afin d’achever les pavillons, autant de vitrines pour les plus de 190 pays qui y seront présents pour six mois à partir du 1er mai.

Pour la Chine, troisième économie mondiale, c’est une nouvelle opportunité de montrer sa force retrouvée sur la scène internationale, deux ans après les jeux Olympiques organisés avec succès à Pékin.

Et Shanghai la cosmopolite -et aussi la grande rivale de la capitale- autrefois surnommée le “Paris de l’Orient”, trouve là le moyen de retrouver son lustre.

“Ce que Shanghai peut gagner avec l’Expo ne peut pas se mesurer simplement en termes financiers”, juge le maire-adjoint Yang Xiong, également directeur-adjoint de l’Expo.

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à Shanghai. (Photo : Philippe Lopez)

“Elle aura une influence profonde sur Shanghai”, métropole de près de 20 millions d’habitants, ajoute-t-il.

Initialement, les organisateurs prévoyaient 70 millions de visiteurs, à 95% chinois, mais leurs ambitions ont été révisées à la hausse. Ils espèrent désormais 100 millions…

Ils testeront les installations le 20 avril avec une “pré-ouverture” réservée aux habitants de Shanghai. Pour l’inauguration, la municipalité a décrété cinq jours fériés, entre le 30 avril et le 4 mai.

Au total, 192 pays y participeront, un chiffre record, sans compter les provinces et régions chinoises.

Selon M. Yang, moins de 10% des pavillons ne seront pas prêts à temps.

“Nous allons tout faire pour réduire le nombre de pavillons qui ne pourront pas ouvrir selon le calendrier prévu”, dit-il.

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à Shanghai. (Photo : AFP)

Celui de l’Australie, d’un montant de 56 millions de dollars, est achevé à 99%, a indiqué son directeur Peter Sams.

“La Chine est extrêmement importante pour l’Australie et depuis longtemps”, souligne-t-il. “Aider la Chine au succès de l’Expo est important pour notre relation bilatérale”, ajoute-t-il.

Le directeur du pavillon japonais, Norishi Ehara, évoque même, grâce à l’Expo, la possibilité d’un nouveau chapitre dans les relations entre le Japon et la Chine, encore hantées par les atrocités commises par les Japonais durant la Seconde Guerre mondiale.

“Le passé, c’est le passé, nous allons créer de nouvelles relations”, dit-il, enthousiaste à l’intérieur du pavillon qui a coûté 140 millions de dollars et où des robots joueront du violon pour les visiteurs.

D’autres pays ont même apporté des trésors nationaux, comme le Danemark, qui va présenter la célèbre Petite Sirène, déménagée exceptionnellement de son rocher du port de Copenhague.

La France exhibera des bronzes d’Auguste Rodin et des toiles impressionnistes.

Pour la métropole de Shanghai, la préparation de l’Expo a été l’occasion d’un “lifting”.

Pour le seul mois de mars, le mythique Bund, promenade de deux kilomètres longeant la rivière Huangpu, a rouvert au public après une rénovation destinée à faire revivre l’atmosphère des années 30, un nouveau terminal aéroportuaire a ouvert et le métro s’est étendu.

“Shanghai a achevé cette année des investissements d’infrastructures qui auraient pris normalement 20 ans”, affirme Chen Xinkang, directeur de l’Institut de l’économie des expositions universelles à l’Université des finances et de l’économie.