Après avoir bu la tasse, le marché des piscines relève la tête en 2010

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ût 2008 à Argences (Photo : Mychele Daniau)

[01/04/2010 14:28:50] PARIS (AFP) Après avoir bu la tasse en 2008 et au premier semestre 2009, le marché français des piscines privées, deuxième au monde derrière les Etats-Unis, devrait connaître un rebond d’activité en 2010.

“Malgré un hiver très froid, le marché repart à la hausse et le nombre de piscines privées vendues en 2010, comme le chiffre d’affaires, devrait connaître une hausse de 10% à 15% par rapport à l’an dernier”, a déclaré Jacques Braun, administrateur de la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP) jeudi lors d’une conférence de presse.

Pour M. Braun, “le marché de la piscine, lié à la courbe de confiance des ménages, est structurellement porteur car favorisé par la civilisation des loisirs et la volonté des ménages d’améliorer leur patrimoine immobilier”.

Après deux années de baisse à cause de la crise économique, le retournement du marché, grâce notamment à un été 2009 ensoleillé, a eu lieu dès le troisième trimestre de l’an dernier (plus 7% de ventes de piscines) avant de s’envoler au quatrième trimestre (plus 38%) après un début d’année très maussade (moins 26,5% au premier trimestre, moins 8,5% au deuxième).

En 2009, le chiffre d’affaires a toutefois chuté de 10%, le prix moyen étant en baisse, à un milliard d’euros contre 1,1 milliard en 2008 et 1,4 milliard en 2007.

Le nombre de piscines privées a plus que doublé en 10 ans passant de 708.000 en 2000 à 1.465.840 fin 2009 (dont 559.000 hors sol, non enterrées).

Pour utiliser leurs piscines plus longtemps durant l’année, les propriétaires s’équipent de plus en plus d’abris qui couvrent les bassins. Ainsi 11.960 d’entre eux ont été vendus en 2009 pour plus de 145 millions d’euros de chiffre d’affaires.

L’avenir reste prometteur car 11% des propriétaires des 15 millions de maisons individuelles souhaitent acquérir une piscine, selon une étude du cabinet Decryptis.

En revanche, le marché des “baignades artificielles”, avec des plantes pour épurer l’eau mais sans utilisation de traitements chimiques et qui ne sont donc pas considérés comme des piscines, reste confidentiel avec “moins d’une centaine” de ventes par an, selon Phillipe Bach, président de la FPP.

Consciente des enjeux liés au développement durable, la FPP est en train d’élaborer un logiciel qui permettra de calculer les équivalences en dioxyde de carbone (CO2) de l’exploitation des piscines en fonction de différent paramètres, comme la taille ou les équipements.

Ainsi, l’exploitation d’une piscine de huit mètres sur quatre correspond en moyenne à 200 kilos de CO2 par an, soit un aller-retour Paris-Lyon en voiture.

Souvent critiquée lors des périodes de sécheresse l’été, la FPP souligne que la consommation moyenne en eau d’une telle piscine correspond à 25 mètres cube par an, moins qu’un robinet qui fuit (35 m3), soit 0,1% de la consommation française.

Malgré la multiplication des bassins, le nombre d’accidents mortels continue de diminuer proportionnellement, selon la FPP.

Ainsi le nombre de décès d’enfants de moins de six ans est passé de 4,5 pour 100.000 piscines privées en 2000 à 2,7 en 2003 et 1,2 en 2009, selon des chiffres fournis par l’Institut de Veille sanitaire (InVS).

En 2009, l’InVS a toutefois encore recensé 19 noyades mortelles d’enfants de moins de six ans.

Depuis l’application de nouvelles obligations en matière de sécurité, environ 75% des piscines disposent d’un des quatre éléments obligatoires (au choix alarmes, barrières, abris ou couvertures), estime la FPP.