L’arrêté du ministre du
Tourisme du 1er décembre 2005 a institué ce que l’on
appelle les normes 2005. Elles sont à l’origine du programme de classement des
établissements hôteliers.
«Rien ne doit être figé»
Ce processus est largement décrié par la profession non pas dans sa finalité
mais dans ses modalités : les investissements considérables nécessaires n’ont
pas tenu compte des capacités financières de l’opérateur économique et n’ont pas
été soutenus par les institutions financières ou les banques, d’où le «retard»
pris par certaines structures hôtelières. En effet, cette période de crise
conjuguée aux difficultés structurelles du secteur (endettement, paiement des
échéances, charges, etc.) aurait dû inciter à plus de compromis raisonnables et
surtout à plus de flexibilité.
Pour M. Mhenni, hôtelier, le «classement est certes nécessaire et indispensable,
mais il devrait se baser sur une réflexion approfondie et concertée qui fixerait
des règles révisables régulièrement tant le secteur est sensible». En
définitive, le vrai classement d’un hôtel se mesure, selon lui, à la qualité de
sa prestation de services, et c’est le client-consommateur qui décide réellement
du classement !
«Plus de discrétion ne nuit pas, au contraire…»
De plus, la communication autour de cette démarche a donné le sentiment de ne
pas avoir bien fait son travail. Pour lui, parler de classement hôtelier nuit à
la profession et à la politique touristique.
Concernant la mise à niveau numérique du secteur touristique, M. Mhenni la
considère comme urgente et bénéfique, mais son application n’est pas simple. La
vente sur internet ne pourra être rentable et efficace qu’avec l’ouverture du
ciel. Celle-ci doit se faire le plus tôt possible, pour que le secteur puisse
prendre sa place par rapport aux concurrents.
En revanche, il reconnaît volontiers que la commission sur l’endettement des
hôtels parvient souvent à définir des solutions qui prennent en considération
les desiderata de l’hôtelier. La volonté politique pousse à la préservation du
patrimoine hôtelier et peu de mise en vente ont été réalisées.