ète sur les vitres d’un immeuble à Pékin le 23 mars 2010 (Photo : Li Xin) |
[05/04/2010 06:42:15] HANOI (AFP) Le Vietnam a rejeté les accusations du géant américain Google, qui a dénoncé la semaine dernière des cyberattaques contre des opposants à de très controversés projets de mines de bauxite dans le pays communiste.
“Ces opinions sont sans fondement”, a déclaré ce week-end la porte-parole des Affaires étrangères vietnamiennes, Nguyen Phuong Nga. Le Vietnam a “des règles spécifiques contre les virus informatiques, les logiciels malveillants et pour assurer la sécurité et le secret informatique”.
Selon Google, des logiciels malveillants ont potentiellement infecté les ordinateurs de dizaines de milliers d’utilisateurs à travers le monde. Selon lui, les machines infectées auraient servi à espionner leurs détenteurs et participé à des attaques de “déni de service” (qui paralysent le trafic, NDLR) “contre des blogs contenant des messages politiquement dissidents”.
“Précisément, ces attaques ont essayé d’écraser l’opposition aux efforts de (développement) de mines de bauxite au Vietnam, un dossier important et émotionnellement chargé dans le pays”, a expliqué un responsable sécurité de Google, Neel Mehta.
En janvier, l’américain s’était déjà dit exaspéré par des attaques visant son code source et la messagerie Gmail de militants chinois des droits de l’homme. En réponse, il a décidé d’arrêter de censurer son site en Chine.
Dans l’affaire au Vietnam, le spécialiste américain en sécurité sur internet McAfee a lui affirmé que les auteurs des cyberattaques “pourraient avoir des motivations politiques et d’une certaine façon faire allégeance au gouvernement de la République socialiste du Vietnam”.
Le projet minier dont parle Google implique investissements ou technologies chinoises et alimente une vive controverse depuis plus d’un an au Vietnam.
Ses détracteurs — intellectuels, scientifiques, militaires — craignent des dégâts sur l’environnement, la vie des populations locales et un risque de mainmise de Pékin sur la région stratégique des hauts-plateaux du centre.
Le dossier est compliqué à gérer pour Hanoï, soucieuse de ménager son allié idéologique mais confrontée à une rare fronde de la population, qui garde très présent à l’esprit le millénaire d’occupation chinoise.