Manifestations dans mes rues de Reykjavick contre la politique du gouvernement le 6 mars 2010. (Photo : Halldor Kolbeins) |
[06/04/2010 10:40:31] REYKJAVIK (AFP) L’agence de notation financière Moody’s a baissé la perspective de sa note sur la dette islandaise, de “stable” à “négative”, en raison de l’impact probable sur l’économie de l’Islande des retards pris pour régler le litige bancaire Icesave, a-t-elle annoncé mardi.
Moody’s indique dans un communiqué avoir baissé de “stable” à “négative” sa perspective sur sa note Baa3 attribuée à la dette du gouvernement islandais, signifiant qu’elle envisage de baisser encore sa notation.
“Baa3” est la plus mauvaise note avant de passer dans la catégorie dite “spéculative” parfois qualifiée de “pourrie”, selon les classements de Moody’s.
“Le rebond de l’économie islandaise est menacée par les retards dans la résolution du conflit Icesave, ce qui constitue un obstacle à la reprise des flux financiers privés et publics vers le pays”, commente Kenneth Ochard, analyste de Moody’s, cité dans le communiqué.
Fin février, Moody’s avait déjà indiqué que sa note était “sous pression”, en raison de l’échec de négociations sur le règlement du litige Icesave.
Début mars, après l’échec de négociations de la dernière heure, les Islandais ont massivement rejeté par référendum un texte organisant le remboursement par Reykjavik de 3,9 milliards d’euros avancés par Londres et La Haye pour indemniser leurs citoyens lésés par la faillite de la banque en ligne islandaise Icesave.
Le “non” islandais a eu pour principale conséquence de maintenir, faute d’accord entre les trois pays, le blocage par le Royaume-Uni et les Pays-Bas du paiement de tranches d’un prêt du Fonds monétaire international de 2,1 milliards de dollars, dont une moitié reste à verser à Reykjavik.
Les économistes s’inquiètent du fait que, privée de perfusion internationale, l’Islande s’enfonce encore un peu plus dans la crise économique qui a suivi l’effondrement de ses banques hypertrophiées en octobre 2008.
Le FMI a annoncé la semaine dernière qu’il allait proposer à ses États membres de débloquer un versement dans le cadre de son prêt à l’Islande, tout en reconnaissant que ceux-ci n’allaient pas nécessairement donner leur accord.