Avec la reprise, légère embellie sur le front des déficits de la France

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ère des Finances, photographié le 17 juillet 2009 à Paris (Photo : Loic Venance)

[08/04/2010 09:03:58] PARIS (AFP) Le déficit du budget de l’Etat était plus faible fin février qu’un an plus tôt, grâce à la reprise, qui a aussi permis au gouvernement de revoir légèrement à la baisse jeudi sa prévision de déficit public pour 2010.

La France doit notifier ce jeudi à la Commission européenne qu’elle table désormais sur un déficit public (Etat, comptes sociaux et collectivités locales) de 8% du produit intérieur brut (PIB) en 2010, contre 8,2% précédemment, a-t-on appris auprès de Bercy.

Cette nouvelle prévision découle notamment d’un déficit public moins élevé que prévu l’an dernier, à 7,5% du PIB, ce qui constitue tout de même un record.

“Dans l’exécution du budget 2009, un certain nombre de recettes publiques ont été un peu plus dynamiques que prévu, notamment en fin d’année”, a-t-on expliqué à Bercy.

Autre bonne nouvelle pour les finances publiques, le ministère du Budget a annoncé jeudi que le déficit de l’Etat s’élevait à 21,8 milliards d’euros fin février, contre 32,6 milliards un an plus tôt.

Là aussi, la croissance retrouvée, bien que fragile et encore molle, explique en partie l’amélioration.

Dans un communiqué, le ministre du Budget François Baroin attribue cette embellie “à une reprise de l’activité économique qui se traduit par une forte progression de la TVA nette” (+14,9% par rapport à février 2009), ainsi qu’au “contrecoup positif en 2010 des mesures de relance”, à hauteur de 5,3 milliards.

Les recettes fiscales nettes étaient fin février en hausse de 6,2 milliards, à 37,3 milliards, par rapport à la même date de 2009.

De leur côté, les dépenses de l’Etat (budget général et prélèvements sur recettes) sont stables par rapport à l’an dernier, à 57,5 milliards, mais leur progression demeure “conforme à la prévision de la loi de finances”, assure le ministère.

La France, qui table pour 2010 sur une croissance de 1,4%, a connu l’an dernier une récession historique de 2,2%. L’effondrement des recettes, conjugué aux dépenses du plan de relance, a très lourdement creusé les déficits.

Le déficit de l’Etat devrait encore s’aggraver cette année, notamment en raison du lancement du grand emprunt. Une conférence nationale sur les finances publiques doit se réunir pour la deuxième fois cette année à la mi-mai et le président Nicolas Sarkozy a promis des “décisions extrêmement importantes” pour enrayer la “spirale des déficits”.

Dans ses prévisions transmises fin janvier à Bruxelles, le gouvernement prévoyait de réduire le déficit public de 8,2% du PIB en 2010 à 6,0% en 2011, puis 4,6% en 2012, pour revenir à la limite autorisée des 3% en 2013.

Malgré la légère amélioration attendue en 2010, la France ne va pas dans l’immédiat actualiser ses prévisions pour les années suivantes.

“Cela ne serait pas pertinent”, estime-t-on à Bercy, où l’on se réjouit toutefois de cette bonne nouvelle qui contribue à rendre plus crédibles les prévisions françaises.

Bruxelles jugeait en effet trop optimiste le scénario français, qui compte sur une croissance de 2,5% par an à compter de 2011 pour parvenir à un déficit public de 3% fin 2013.