La prévision météo se met au service des commerçants

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ût 2009. (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

[10/04/2010 12:10:03] PARIS (AFP) Invendus ou ruptures de stocks dus aux aléas climatiques: afin d’en limiter l’ampleur, des sociétés proposent à la grande distribution des outils permettant de mieux prévoir la consommation de certains produits en fonction des prévisions météo à trois semaines.

Jusqu’à 70% de l’économie serait en effet météo-sensible.

Ainsi, deux sociétés concurrentes, spécialisées dans les prévisions météo pour entreprises, Climpact et Metnext (filiale de Météo France et de NYSE Euronext), ont annoncé des partenariats avec des cabinets d’étude de marché dans la grande distribution, respectivement Iri et Nielsen, pour vendre des données aux enseignes, destinées à optimiser leurs approvisionnements.

En combinant plusieurs années de chiffres de vente en supermarché, par produit, par région, par semaine avec les données météo, elles ont établi des modèles mathématiques.

Ce qui était empirique est devenu scientifique et permet de savoir qu’une augmentation de un degré des températures estivales signifie pour les brasseurs une augmentation de leurs ventes allant de 1,2% (dans le nord de la France) à 5,2% (en Provence), expliquait Metnext à sa création en 2007.

“Sur une saison entière, les ventes varient peu. Mais à l’intérieur d’une saison, elles peuvent varier de 20, 30 ou 40% sur une semaine par rapport à la même semaine de l’année précédente, uniquement en raison du temps”, explique Jean-Pierre Gaucher, directeur général adjoint d’Iri.

Mesurer la sensibilité météo d’un produit permet aussi de connaître plus précisément la véritable tendance de consommation.

Si un supermarché voit les ventes d’un produit augmenter de 15% sur une semaine mais que l’indice météo de ce produit est à +17%, cela veut dire qu’il réalise une mauvaise semaine, explique le responsable de d’Iri.

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ère et un bretzel (Photo : Kaveh Rostamkhani)

Cet indice permet aussi de mesurer plus précisément l’impact d’une campagne de promotion. Si les ventes progressent de 20% après une opération marketing, et que l’indice MétéoConso est à +10%, le distributeur peut en déduire que l’opération lui a fait gagner 10 points mais si l’indice météo est négatif à -10, alors l’opération a fait gagner 30 points, souligne-t-il.

Ce type de prévisions, nouvelles pour la grande distribution, existe déjà pour l’industrie et les services.

Metnext les propose à l’industrie textile, à celle de l’hygiène et la beauté (produits solaires), aux producteurs et distributeurs d’énergie (pour estimer la consommation d’électricité ou de gaz mais aussi la production pour l’énergie éolienne).

Climpact, qui estime que 70% de l’économie est “météo-sensible”, compte parmi ses clients un fabricant de chaudières, pour ajuster l’activité de son service pièces de rechange, une plateforme téléphonique d’assistance automobile pour plusieurs assureurs (pour adapter le personnel chargé de répondre au téléphone), mais surtout des entreprises de l’agroalimentaire dont les produits sont particulièrement sensibles car périssables.