La zone euro finalise les conditions de son aide à la Grèce

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été peint sur le rideau métallique d’une banque lors d’une manifestation contre les mesures économiques du gouvernement à Athènes le 8 avril 2010. (Photo : Aris Messinis)

[11/04/2010 10:47:06] BRUXELLES (AFP) La zone euro compte se mettre dimanche en ordre de bataille pour aider s’il le faut la Grèce à sortir de la crise budgétaire dans laquelle elle est engluée, en approuvant les derniers détails d’un programme de prêts en liaison avec le FMI.

Une réunion par téléconférence des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), en présence du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, doit se tenir à 14H00 (12H00 GMT).

Il s’agit d’avaliser un accord technique obtenu vendredi lors d’une réunion de hauts fonctionnaires des ministères des Finances et des directions du Trésor, sur les conditions des prêts que les pays de la zone euro seraient disposés à garantir à Athènes.

Cet élément crucial était absent du compromis trouvé le 25 mars par les dirigeants européens, lorsqu’ils avaient accepté le principe de la mise en place d’un tel dispositif de soutien. Ce qui avait contribué ensuite à fragiliser la Grèce sur les marchés financiers.

La réunion de dimanche “est nécessaire pour permettre la validation politique de l’accord technique de vendredi”, a indiqué à l’AFP un haut fonctionnaire européen, en précisant que cela permettrait d’envoyer un “message politique avant l’ouverture des marchés lundi.”

L’accord de vendredi, qui porte surtout sur le taux d’intérêt qui serait appliqué à la Grèce, permettrait à Athènes de se refinancer auprès de ses partenaires de la zone euro à un taux “moins élevé que le taux actuel du marché pour la dette grecque”, sans que “ce soit un cadeau pour autant”, a expliqué une source diplomatique européenne.

Il était devenu urgent : la Grèce doit faire face sur les marchés à un renchérissement spectaculaire du coût de ses emprunts obligataires, de nature à accroître encore ses déficits.

Le taux exigé de la Grèce pour emprunter, que ce soit sur trois ans ou sur dix ans, est actuellement supérieur à 7%, soit plus du double de l’Allemagne, référence des marchés.

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a décrit dimanche le mécanisme mis en place comme un “revolver sur la table”, prêt à être utilisé au cas où.

“Après les derniers développements, maintenant que les modalités (du dispositif) sont fixées, le revolver sur la table sera chargé”, a-t-il ajouté dans une interview au journal grec To Vima.

“La question est de savoir si ce mécanisme va persuader les marchés” uniquement par son existence. “Sinon (…) il pourrait être utilisé”, a-t-il dit.

Les contacts entre dirigeants de la zone euro se sont multipliés ces derniers jours.

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero s’est entretenu avec le président permanent de l’UE Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker et le président français Nicolas Sarkozy.

A ce stade, Athènes assure ne pas souhaiter le déclenchement effectif du plan d’aide et pouvoir s’en sortir par ses propres moyens. Une activation du mécanisme “n’a ni été discutée ni demandée lors de ces discussions”, a indiqué un responsable du bureau de presse de M. Papandréou.

Toutefois, les marchés estiment à présent qu’il ne s’agit plus que d’une question de temps. Les besoins de la Grèce sont évalués à jusqu’à 30 milliards d’euros d’ici fin mai pour refinancer sa dette.

Le plan d’aide mis sur pied associe les pays de la zone euro à des prêts du Fonds monétaire international.

L’implication du FMI avait été une condition posée par l’Allemagne pour donner son blanc seing le 25 mars. Pour pouvoir activer le dispositif, il faudra encore convaincre Berlin, très réticent depuis le début car confronté à une opinion hostile à toute aide à Athènes.