Les marchés saluent le plan sans précédent d’aide à la Grèce

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à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[12/04/2010 12:23:21] PARIS (AFP) Le plan sans précédent d’aide financière à la Grèce, annoncé dimanche par les pays de la zone euro, a provoqué lundi une chute spectaculaire des coûts auxquels devrait emprunter Athènes sur les marchés obligataires, et un rebond de l’euro.

A 12H30 (10H30 GMT), le taux de l’obligation d’Etat grecque sur 10 ans s’inscrivait à 6,514%, contre 7,126% vendredi soir. Ce taux avait dépassé les 7,500% jeudi, un record depuis l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001.

Le différentiel (“spread”) entre l’emprunt allemand sur dix ans, qui sert de référence sur le marché obligataire européen, et le taux grec s’est très nettement réduit, à 332 points de base (contre plus de 400 points la semaine dernière).

La chute est spectaculaire notamment pour le taux des obligations d’une maturité de 2 ans: il est actuellement de 5,40%, contre plus de 7% jeudi dernier.

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à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

De son côté, l’euro a rebondi et restait en hausse face au dollar, sans parvenir toutefois à atteindre 1,37 dollar, pénalisé par des craintes persistantes d’une contagion de la crise au sein de la zone euro, selon des analystes.

Vers 12H30 (10H30 GMT), la monnaie européenne valait 1,3591 dollar contre 1,3497 dollar vendredi à 21H00 GMT à New York, après être monté jusqu’à 1,3692 dollar vers 04H50 GMT, un niveau plus vu depuis le 18 mars.

Les Bourses européennes, en revanche, perdaient à la mi-journée les gains enregistrés dans la matinée et évoluaient proches de l’équilibre: Paris cédait 0,15%, Francfort 0,07%, tandis que

Londres gagnait 0,04%. Tokyo a clôturé de son côté en hausse de 0,42%.Les Bourses avaient ouvert en nette hausse, soutenues par le plan de soutien à Athènes. A noter qu’elles avaient déjà nettement progressé vendredi, en raison de rumeurs évoquant une réunion d’urgence de l’Eurogroupe pendant le week-end, à propos de la Grèce.

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érence de presse le 11 avril 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Les Etats membres de l’Eurozone vont mettre à la disposition de la Grèce 30 milliards d’euros, dès la première année de ce programme sur trois ans, via des prêts bilatéraux et tous les Etats membres de la zone euro participeront au plan en fonction de leurs moyens. Le Fonds monétaire international (FMI) pourra être mis à contribution pour compléter ces 30 milliards, à hauteur vraisemblablement de 10 à 15 milliards d’euros.

Et surtout, les pays de la zone euro sont disposés à prêter des fonds à la Grèce à un taux “autour de 5%”, soit nettement moins que le taux de 7,5% affiché la semaine dernière sur le marché obligataire.

“C’est un plan plus détaillé” que les précédents, mais “c’est surtout par sa taille” qu’il se différencie, déclare Cyril Régnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Ces 45 milliards envisagés représentent “la totalité des besoins de financement” d’Athènes pour 2010, estimés à une quarantaine de milliards d’euros, souligne M. Régnat.

Les analystes de Crédit Suisse soulignent ainsi de leur côté que “la seule raison qu’aurait la Grèce de ne pas activer ce plan d’aide est une réduction rapide des taux sur le marché au cours des prochains jours”.