Peugeot Citroën : à Melun-Sénart, des salariés “inquiets” et “en colère”

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ën au siège du groupe à Paris (Photo : Eric Piermont)

[14/04/2010 06:56:37] MOISSY-CRAMAYEL (AFP) Des salariés de PSA Peugeot Citroën “inquiets” et “en colère” ont repris mercredi matin le travail sur le site de gestion de pièces détachées de Melun-Sénart (Seine-et-Marne) au lendemain de l’annonce de la fermeture de leur site en 2012.

“Je travaille ici depuis 10 ans et aujourd’hui je suis en colère, je suis triste car j’aimerais pouvoir rester travailler ici”, confie Salah Traikia, père de famille. “On a cru la direction quand elle nous disait qu’il n’y aurait pas de fermeture, on n’aurait pas dû”, a-t-il dit.

Des dizaines de salariés du site de Melun-Sénart, basé à Moissy-Cramayel, arrivaient visages fermés, au compte-gouttes et dans le calme mercredi matin au lendemain de l’annonce de la fermeture du site en 2012. Quelques voitures arrivaient sur le parking avec klaxons et sifflets.

“Notre objectif est d’essayer de trouver un projet bis pour garder des activités sur le site et pour que les salariés puissent garder un travail”, a expliqué à l’AFP Vincent Bailly, délégué syndical CFTC. “Nous avons décidé d’informer ce matin les salariés même si c’est un peu prématuré, on attend la tenue du comité central d’entreprise à Paris le 20 avril mais d’ici là nous prenons nos responsabilités”, a-t-il ajouté.

“Ce ne sont que des bruits de couloir, on ne sait pas grand-chose mais je suis inquiet, comme beaucoup d’autres salariés, on en saura davantage la semaine prochaine et en attendant on va en parler entre nous, c’est important”, a expliqué Dominique Blanchard, employé sur le site depuis 20 ans.

Stéphane d’Anastasio, responsable d’équipe et depuis 1996 sur le site dit qu’il “s’y attendait, comme beaucoup car plus rien ne venait de Vesoul, il y a des signes qui ne trompent pas”. “Je suis déprimé, dégoûté, ils ont parlé de nous reclasser mais quand on a une famille, c’est difficile de partir”, a-t-il dit.

L’annonce de la fermeture du site de Melun-Sénart, qui emploie près de 398 personnes, était prévue lors d’un comité central d’entreprise le 20 avril, mais suite à une révélation du magazine Challenges mardi, la direction a confirmé à l’AFP en début de soirée son projet de “gérer progressivement” cette fermeture par de la mobilité interne et des départs volontaires.

Un porte-parole du groupe a précisé que l’arrêt interviendrait “à l’horizon 2012”.

Selon Philippe Portier, délégué CFDT central, interrogé par l’AFP, “il y avait déjà eu il y a quelques années 200 suppressions de postes sur ce site et on avait des inquiétudes depuis”.