Portugal : Bruxelles n’exclut pas d’autres mesures d’économies en 2010

photo_1271245934355-1-1.jpg
éen aux Affaires économiques Olli Rehn lors d’une conférence de presse le 11 avril 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[14/04/2010 11:58:18] BRUXELLES (AFP) Le Portugal, dont la situation budgétaire inquiète, pourrait avoir besoin de prendre des “mesures supplémentaires” dès cette année pour réduire son déficit, a prévenu mercredi le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

“Le programme de stabilité du Portugal est ambitieux et assez concret pour les années 2011 à 2013”, a souligné M. Rehn, lors d’un point de presse.

Mais “si les risques (pesant sur la situation budgétaire et économique du pays) se matérialisent, des mesures supplémentaires pourraient être nécessaires cette année”, a-t-il ajouté.

“L’assainissement budgétaire est essentiel également pour réduire les déséquilibres extérieurs substantiels”, a-t-il dit.

Bruxelles, qui fait office de gendarme budgétaire de l’Union européenne, a publié mercredi une évaluation portant sur la crédibilité du “programme de stabilité” du Portugal, c’est-à-dire son plan de réduction des déficits à moyen terme.

Cette évaluation souligne qu’il existe des “incertitudes” pesant sur le programme portugais car “les mesures d’assainissement présentées (…) doivent encore être adoptées et mises en oeuvre”.

Elle estime “quelque peu optimistes” les hypothèses de croissance présentées par le gouvernement portugais. “D’autres mesures d’assainissement pourraient donc être nécessaires”, souligne-t-elle.

Le gouvernement portugais, qui a estimé son déficit 2009 à 9,4% du Produit intérieur brut, selon les derniers chiffres communiqués, s’est engagé à ramener celui-ci à 8,3% en 2010, puis sous la limite européenne autorisée de 3% du PIB d’ici 2013, grâce à une réduction drastique de la dépense publique.

Le Portugal est “invité” à “atteindre l’objectif de déficit de 8,3% en 2010, si nécessaire en adoptant des mesures supplémentaires”, indique la recommandation de la Commission.

Bruxelles s’est déjà prononcée ces dernières semaines sur les programmes de stabilité de la quasi totalité des pays de l’UE.

Pour la majorité de ces pays, elle s’est inquiétée de prévisions de réduction de déficit “optimistes” pour les années à venir, les appelant à plus d’efforts.

Les déficits ont crû à des niveaux historiques en Europe du fait de la crise financière et économique mondiale, entraînant la Grèce dans une crise budgétaire sans précédent, et faisant craindre une contagion de cette crise à d’autres pays en grandes difficultés budgétaires comme le Portugal ou l’Espagne.