Malgré la crise, les moins de 30 ans n’ont pas renoncé à devenir propriétaires

photo_1271263023869-1-1.jpg
à Paris, de panneaux indiquant la mise en vente d’appartements anciens (Photo : Patrick Kovarik)

[14/04/2010 16:40:05] PARIS (AFP) Malgré la crise, les moins de trente ans ont continué contre toute attente à investir dans l’immobilier en 2009 en France, profitant de taux d’intérêt historiquement bas et de la baisse des prix pour acquérir un logement.

“La crise n’a pas freiné leur volonté de devenir propriétaire. Leur part continue de progresser”, alors que celle des seniors ou des étrangers, qui fournissent traditionnellement une part importante du contingent des acheteurs, est restée stable, explique maître Pierre Bazaille, président de l’Institut notarial de l’immobilier.

En 2009, ces jeunes ont représenté quasiment un acquéreur (19,8%) sur cinq dans l’ancien, soit davantage qu’en 2008 (19,1%) ou même qu’il y a dix ans (16,1%), début de la période dorée de l’immobilier, selon les données fournies mercredi par les notaires (qui ne portent pas sur le neuf).

Ils ont constitué 20,7% des acheteurs d’appartements en 2009 et 17,3% des acquéreurs de maisons.

“Dans une trentaine de départements, ces primo-accédants (accédants pour la première fois à la propriété, ndlr) représentent à eux seuls environ un tiers des acquéreurs”, souligne maître Bazaille.

Souvent dotés de revenus plus faibles que leurs aînés, les moins de trente ans achètent beaucoup plus dans le département du Nord (27% des transactions), en Moselle (26%), dans le Pas-de-Calais (25%), la Marne (23%) et la Somme (21%).

Ces régions sont en effet les moins chères du marché et le prix moyen des logements anciens y est inférieur au revenu médian par ménage.

Par exemple, avec un budget de 150.000 euros, un acheteur peut s’offrir une maison de 5 pièces à Lille ou de 4 pièces au Havre. A Paris, il ne pourra acquérir qu’un studio, ou alors un appartement de 3 pièces à Saint-Denis, en banlieue parisienne.

Les moins de trente ans sont également attirés par les zones où le marché du travail est dynamique, même si les prix y sont élevés. C’est le cas du Rhône où ils représentaient 21% des acquéreurs de biens immobiliers en 2009, des Bouches-du-Rhône (17%), de l’Isère (20%) ou de la Haute-Garonne (17%).

Pour financer leur achat, ces jeunes acheteurs ont dû avoir recours à des prêts immobiliers, dont la durée varie entre 20 et 30 ans, selon les notaires.

Ils ont bénéficié du fait de la crise d’un contexte général de baisse des prix et de taux d’intérêt historiquement bas, auxquels s’ajoutent de nombreux dispositifs comme le pass-foncier et le prêt à taux zéro, deux aides réservées aux futurs propriétaires d’une résidence principale.

Des municipalités ont par ailleurs mis en place des systèmes de prêts bonifiés pour faciliter l’accès à la propriété des personnes aux revenus faibles et modestes.

Marseille, Rennes, ou Montpellier obligent également les promoteurs immobiliers à proposer dans leur programme un quota d’appartements à “prix maîtrisés”, c’est-à-dire réservés en priorité aux primo-accédants. Ces prix sont souvent de 15 à 20% inférieurs à ceux du marché.

Le gros des acheteurs en 2009 est composé également des acquéreurs traditionnels: les seniors (20%), qui cherchent le soleil et s’installent sur le littoral méditerranéen, et les étrangers (4%), dont l’intérêt pour la pierre en France n’a pas guère subi le contrecoup de la conjoncture économique mondiale.

Les Italiens, qui occupent la deuxième place des investisseurs étrangers dans l’Hexagone après les Britanniques, représentent par exemple un acheteur sur deux dans le 1er arrondissement de Paris.

Plus d’un tiers (39%) des Français sont actuellement propriétaires, dont une forte majorité de seniors, qui sont 76% à avoir acheté leur logement, selon les notaires.