é entre à la Bourse d’Athènes le 7 avril 2010 (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[14/04/2010 17:23:45] PARIS (AFP) Les rendements des obligations d’Etat grecques sont repartis à la hausse mercredi, atteignant le seuil de 7%, les inquiétudes sur la capacité du pays à emprunter sur le long terme pesant sur le marché et par ricochets sur les obligations portugaises.
A 18H00 (16H00 GMT), le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans est remonté à 7,034% contre 6,815% mardi vers 16H00 GMT et le “spread” (différentiel avec le Bund allemand à 10 ans, ndlr) s’est rapproché des 400 points de base, en s’établissant à 390 points contre 367 la veille.
Jeudi dernier, le taux des obligations grecques à dix ans avait atteint 7,508%, du jamais vu depuis l’entrée de la Grèce dans le zone euro en 2001.
L’annonce dimanche des modalités d’aide à la Grèce avait calmé un temps le marché lundi, qui est depuis reparti à la hausse.
Les tergiversations allemandes ont une fois de plus pesé sur le marché de la dette grecque, a souligné Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez BNP Paribas, car le ministère des Finances a affirmé que le Parlement devait donner son aval pour activer le plan d’aide européen.
Mais les obligations ont surtout été malmenées car “des investisseurs testent à quel niveau le plan d’aide à la Grèce est activable”, affirme le stratégiste.
“Beaucoup de gens pensent encore que la Grèce va faire défaut et que la zone euro va exploser”, a-t-il indiqué, affirmant que “le marché force un peu la main pour que la Grèce aille emprunter ailleurs” et demande le déclenchement de l’aide européenne qui prêterait à la Grèce aux taux de 5%.
Ces fortes tensions sur la dette grecque sont surprenantes car Athènes a rencontré une demande importante pour son émission de titres courts mardi.
En subissant une nouvelle poussée de ses taux, la Grèce reste un sujet d’inquiétudes, malgré les modalités du plan d’aide dévoilées dimanche par les pays de la zone euro et en dépit de son émission obligataire réussie.
Cette opération a permis de lever 1,560 milliard d’euros, soit plus que ce qu’attendait initialement le gouvernement grec.
“La bonne nouvelle est que la Grèce avance dans son programme de refinancement. La mauvaise nouvelle est que le doute subsiste sur sa capacité à emprunter à moyen ou long terme. Les semaines à venir vont donc être cruciales” alors que la Grèce doit avoir réalisé l’essentiel de son programme de refinancement d’ici fin mai, indiquent les analystes de BNP Paribas.
Les tensions sur la Grèce ont eu des répercussions sur le Portugal, dont les taux se sont également nettement tendus à 4,397% contre 4,335% mardi soir.
Le Portugal a pourtant réussi à lever mercredi deux milliards d’euros en deux tranches à deux et dix ans, cette dernière s’étant faite à un taux de 4,34%.
En revanche, le reste du marché obligataire s’est montré assez stable.
Le Bund allemand à 10 ans, vue comme une valeur-sûre, a légèrement reculé à 3,131% contre 3,141% mardi soir tout comme l’OAT française à 3,419% contre 3,429% la veille.
Le taux du Gilt britannique s’est lui tendu à 4,022% contre 4,006% mardi.
Aux Etats-Unis, le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 3,817% vers 16H00 GMT contre 3,811% mardi soir et celui du bon à 30 ans à 4,689% contre 4,669% la veille.
Les taux américains à échéances courtes étaient stables à 0,15%.
Sur le marché interbancaire, l’Euribor à trois mois exprimé en dollars est resté stable à 0,644% tandis que le Libor à trois mois exprimé en dollars a avancé à 0,303% contre 0,302%.