Raffineries : appel à la grève à l’occasion d’une table ronde nationale

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à Dunkerque. (Photo : Philippe Huguen)

[15/04/2010 06:43:30] PARIS (AFP) La CGT a appelé à des débrayages jeudi dans les 12 raffineries françaises à l’occasion d’une table ronde nationale sur l’avenir du secteur placée sous l’égide des ministères de l’Industrie et de l’Ecologie.

Programmée pour une journée, les débrayages ne devraient toutefois pas perturber l’approvisonnement des stations-service, selon la CGT, principal syndicat du raffinage, deux mois après un mouvement intersyndical de plusieurs jours dans les six raffineries françaises de Total qui avait fait craindre une pénurie d’essence.

La table ronde réunira à Paris plus d’une trentaine de personnes: dirigeants des groupes pétroliers, représentants syndicaux du secteur, experts, membres de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) et des parlementaires.

Face à une demande de produits pétroliers en recul, l’Ufip souligne des surcapacités de raffinage en France et plus globalement en Europe.

Début mars, Total a confirmé la fermeture de sa raffinerie de Dunkerque, tout en s’engageant à garantir les 370 emplois directs du site dans le cadre d’un projet de reconversion. La compagnie s’est également à ne pas fermer d’autre raffinerie en France au cours des cinq prochaines années.

Le 1er avril, c’est le groupe pétrolier suisse Petroplus qui a annoncé son intention de céder une de ses deux raffineries françaises, située à Reichstett Vendenheim, près de Strasbourg.

La CGT conteste l’analyse de l’Ufip et souligne l’inadéquation entre la production et la consommation françaises: trop d’essence produite et 40% du gazole importé.

“Nous voulons des engagements pour ne pas délocaliser l’outil de raffinage, cela passe par des investissements dans les raffineries et par une réorientation de la motorisation des véhicules très tournée vers le gazole en France”, a confié à l’AFP Charles Foulard, coordonnateur CGT pour le groupe Total.

“Quant aux problèmes écologiques et les normes de plus en plus strictes mises en avant par les pétroliers, si c’est pour aller produire dans des pays où l’on ferme les yeux sur l’environnement, nous ne sommes pas d’accord”, a ajouté M. Foulard.

“On attend de cette réunion qu’elle pose les problématiques du secteur et qu’on puisse rechercher de manière concertée des solutions”, a résumé Marc Blanc, secrétaire fédéral CFDT Chimie Energie.