Les banques françaises considèrent qu’une taxe serait une “fausse solution”

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ésident de la Fédération bancaire française (FBF) Baudouin Prot, le 5 mars 20010 à Paris. (Photo : Bertrand Guay)

[15/04/2010 15:19:18] PARIS (AFP) Les banques françaises ont dénoncé jeudi l’idée d’une taxe sur les banques, estimant qu’il s’agirait d’une “fausse solution” qui pénaliserait le financement de l’économie et, partant, la croissance.

Une taxe réduirait les fonds propres, dont le niveau conditionne la solidité et la capacité à accorder des prêts des banques, a indiqué le président de la Fédération bancaire française (FBF) Baudouin Prot lors d’une conférence de presse à Paris.

“Si l’on va trop loin, on va rendre le crédit plus rare et plus cher”, a affirmé M. Prot, soulignant que cette taxe s’ajouterait aux nouvelles contraintes posées par la réforme en cours du secteur bancaire.

Pour les banques françaises, l’introduction d’une taxe “freinerait la reprise”.

Autre argument: les banques françaises estiment “injustifié” le fait qu’une taxe “puisse prendre en France la forme d’une ressource fiscale nouvelle”, comme l’a suggéré récemment la ministre de l’Economie Christine Lagarde.

Dans un rapport remis mardi, l’ancien président de la Commission des opérations de Bourse (COB, aujourd’hui AMF) Jean-François Lepetit préconise également la création d’une taxe dont le produit abonderait le budget de l’Etat.

M. Prot s’est dit “tout à fait en désaccord” avec la proposition de M. Lepetit, précisant qu’il s’exprimait sur le rapport à titre personnel.

“Il n’y a aucun fondement à récupérer de l’argent public qui aurait servi au sauvetage d’une banque, car le secteur bancaire n’a rien coûté à l’Etat. Il lui a rapporté deux milliards d’euros”, a pointé M. Prot, qui est également directeur général de BNP Paribas.

L’idée d’une taxe a été reprise par plusieurs pays, notamment l’Allemagne et les Etats-Unis, mais les propositions sur les modalités d’application et l’affectation du produit restent très disparates.