Tunisie – Les fruits de mer passent l’épreuve de la certification européenne

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mieux comprendre cette terminologue technique rébarbative, rappelons que la
certification est une déclaration assurant que certaines spécifications, comme
par exemple la récolte, la transformation ou la manutention, ont été effectuées
dans le respect de normes environnementales, sociales ou de qualité et salubrité
des aliments.

La traçabilité est, quant à elle, un processus mécanique qui documente les
divers stades de la production et de la distribution des produits alimentaires.
Selon la définition de l’Organisation Internationale de Normalisation (OIN), la
traçabilité est “l’aptitude à retrouver l’historique, l’utilisation ou la
localisation d’une entité au moyen d’identifications enregistrées. La mise en
pratique de la traçabilité suppose l’élaboration de systèmes qui fournissent des
informations sur l’ensemble du cycle de vie des produits alimentaires, de la
ferme -ou de la mer- à la table”.

Faut-il le rappeler, ces restrictions exigées à l’importation ont été rendues
nécessaires à la suite des multiples crises alimentaires qui ont gravement
touché l’Europe : maladie de la vache folle, affaire de la dioxine. Depuis, le
concept de traçabilité des produits alimentaires est devenue une question
d’intérêt spécial pour les décideurs et les scientifiques européens.

La première directive est donc une exigence de certification. Elle impose aux
exportateurs tunisiens de certifier les fruits de mer exportés conformes aux
normes de qualité et aux règles exigées en matière d’hygiène, de sécurité
alimentaire et de préservation de la santé des consommateurs.

L’adoption de cette certification, la première directive européenne adoptée par
la Tunisie, en matière d’agroalimentaire, a permis à notre pays d’exporter, en
2008 (année de crise), 20 mille tonnes de fruits de mer (-6,5% par rapport
à 2007) pour une valeur en devises de 237 MDT (+2,1%).

Vient ensuite la directive sur la traçabilité. Avec l’entrée en vigueur de la
législation européenne sur l’étiquetage et la traçabilité, les pays tiers, comme
la Tunisie, sont obligés d’appliquer des règles équivalentes avant d’exporter
leurs produits vers l’UE.

Les pays tiers ne pourront exporter vers l’UE que les produits de pêche figurant
sur les listes établies par la Communauté. Ces produits devront être dotés
d’étiquettes indiquant clairement leur appellation commerciale, les méthodes de
production et la zone de capture du poisson. Une approche restrictive au niveau
des listes pourrait constituer une importante barrière non tarifaire au
commerce.

Globalement, la recherche sur les systèmes de traçabilité du poisson et
l’expérience pratique ont révélé l’existence de divers goulots d’étranglement
pour le poisson capturé, le poisson issu des pêches artisanales et les produits
de la pêche hautement élaborés.

La Tunisie, déterminée à préserver sa part de ce marché fort rémunérateur, n’a
cessé au fil des années à se conformer aux directives européennes. C’est dans
cette optique qu’elle a institué «le repos biologique» dans des zones hautement
stratégiques, tel que le golfe de Gabès réputé pour être la frayère de la
Méditerranée.

Dans cette perspective s’inscrit, également, l’adoption par le Parlement d’un
projet de loi visant à limiter le nombre des infractions commises par les unités
de pêche tunisiennes et étrangères, lors de la période du repos biologique, à
dissuader les contrevenants, à travers l’augmentation des sanctions financières
et à préserver l’écosystème
(13 avril 2010).

Selon le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, M. Abdessalem Mansour, les
infractions enregistrées durant la période de repos biologique (trois mois) sont
commises par des unités de pêche étrangères.

A signaler que les amendes exigées varient selon la gravité de l’infraction, de
mille à 100 mille dinars et de 30.000 à 300 mille dinars. Des peines de prison
de deux mois à deux ans sont également prévues par la loi.