étoiles “Les Brunelles”, à Longeville-sur-Mer (Photo : Frank Perry) |
[16/04/2010 07:55:49] PARIS (AFP) Longtemps traité de “ringard”, le camping, popularisé par le film du même nom, a su séduire de plus en plus de clients en quête de nature et de prix attractifs mais aussi de nouveaux investisseurs, à l’image d’un ancien grand patron de Cartier converti à l’achat de campings.
“Le camping, ce n’est plus tabou!”, résume Olivier Lachenaud, fondateur et directeur général de vacances-campings.com, site spécialisé dans la location en camping.
Pour preuve, Alain-Dominique Perrin, ancien patron de la célèbre marque de joaillerie par ailleurs président de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, a ouvert l’an dernier son premier camping (haut de gamme) à Noirmoutiers, en Vendée. Il vient juste d’en acquérir un autre sur l’île.
Ce qui était au départ un “coup de coeur” s’est transformé en activité puisque M. Perrin cherche d’autres emplacements, selon son porte-parole.
“C’est représentatif de l’évolution du marché”, constate Olivier Lachenaud, en soulignant que d’autres acteurs du tourisme ont montré aussi leur intérêt pour le camping.
Ainsi Fram, traditionnellement enclin à envoyer les Français à l’étranger, va ouvrir en juin dans les Landes son premier village “Framissima nature” composé de bungalows et autres tentes-lodges.
ès de bungalows , le 10 juillet 2009, au camping 4 étoiles “Les Brunelles”, à Longeville-sur-Mer (Photo : Frank Perry) |
Les Look Voyages, Opodo et autres voyages-sncf.com proposent aussi depuis peu des séjours sous la tente ou en bungalow. De nouveaux sites de ventes de séjours apparaissent comme camping-and-co.com qui propose même des solutions pour les séminaires d’entreprises.
Un sentiment partagé par Guylhem Féraud, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNPHA): “depuis trois à quatre ans, des groupes investissent dans la profession alors qu’avant c’étaient des chaînes volontaires, des indépendants”, dit-il à l’AFP.
“Des investisseurs purs achètent des campings déjà équipés de mobil-homes. Ils achètent des emplacements et du chiffre pour l’instant. Ils apprennent. Plus tard, ils mettront au point leur stratégie”, analyse-t-il.
Selon le cabinet Protourisme, 73% du parc est géré par des entreprises privées (+18% depuis 2003) tandis que les associations et collectivités territoriales perdent du terrain (respectivement -25% et -14%). Selon la FNHPA, les chaînes et groupes regroupaient 14% du secteur fin 2007.
Pourquoi les investisseurs achètent-ils des campings souvent déjà équipés de mobil-homes? Pour des raisons quasiment identiques au retour en grâce du camping chez les Français.
Les mobil-homes et autres bungalows toilés ou chalets “ont su séduire une nouvelle clientèle, des cadres citadins qui ne s’attendaient pas à trouver un tel confort!”, souligne Jérôme Faucheur, directeur marketing de Homair Vacances, site spécialisé dans la location de mobil-homes.
Alors que le nombre de terrains de camping est stable depuis une quinzaine d’années et la clientèle traditionnelle en baisse, Guylhem Féraud affirme que sa profession s’en est sortie grâce à cette nouvelle population mais aussi parce que “l’hébergement locatif se loue sur une durée de location plus longue, donc engendre plus de nuitées et génère plus de chiffre d’affaires parce qu’il est plus cher”.
Les mobil-homes l’an dernier ont affiché 6,2% de nuitées supplémentaires, les emplacements nus 3%.
Confort et équipements accrus, formules tout compris hors nourriture, retour à la nature, autant d’arguments qui composent selon ces professionnels “un rapport qualité-prix” imbattable en temps de crise notamment pour prendre des parts de marché aux villages et autres résidences de vacances.