L’Europe se penche sur l’aide à la Grèce dont la perspective se rapproche

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ésident de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker le 16 avril 2010 à Madrid avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Photo : Dominique Faget)

[16/04/2010 10:57:09] MADRID (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro devaient faire le point vendredi sur la crise budgétaire de la Grèce, cinq jours après l’annonce de leur plan d’aide sans précédent, dont l’activation semble se rapprocher, même si elle ne devrait pas être immédiate.

“Il n’y a pas d’indications sur le fait que la Grèce demande l’aide aujourd’hui”, a déclaré leur chef de file, Jean-Claude Juncker, à son arrivée à la réunion avec ses homologues à Madrid.

Cette rencontre doit être suivie dans l’après-midi par une réunion des ministres de l’ensemble de l’Union européenne, actuellement présidée par l’Espagne, même si plusieurs délégations n’avaient pas pu arriver à Madrid vendredi matin en raison de la fermeture de certains espaces aériens européens.

“La Grèce a fait les premiers pas, mais c’est à eux de poursuivre” s’ils veulent ces aides qui prévoient au moins 30 milliards d’euros de crédit à un taux préférentiel d’environ 5%, a déclaré de son côté la ministre espagnole de l’Economie Elena Salgado.

“Il n’y a aucune décision à attendre aujourd’hui”, a-t-elle ajouté.

Aucune demande formelle de la Grèce n’est encore attendue dans l’immédiat, mais la perspective d’un déclenchement de l’aide se rapproche.

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éou à Bruxelles le 26 mars 2010 (Photo : Georges Gobet)

“L’activation de l’aide UE-FMI dépend de l’intérêt du pays” mais “nous faisons toutes les actions préparatoires” dans ce sens, a indiqué vendredi le Premier ministre grec Georges Papandréou.

La Grèce a entamé jeudi le processus qui pourrait enclencher l’activation du mécanisme d’aide, décidé dimanche pour mettre fin à sa dramatique dérive budgétaire.

Le gouvernement grec a demandé l’ouverture de discussions avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international sur “un programme de politiques économiques”.

Il s’agit de déterminer les conditions du mécanisme d’aide annoncé dimanche.

Ce dernier doit couvrir une période de trois ans, avec un volume de crédits de la zone euro allant jusqu’à 30 milliards d’euros la première année, combinés à un apport du FMI.

En réponse à la demande des autorités grecques, le FMI et la Commission ont annoncé qu’ils enverraient des missions à Athènes lundi pour commencer à parler des politiques à mettre en place, et des efforts qui seront exigés d’Athènes en échange des prêts.

“Il s’agit de préparer un programme conjoint de conditionnalité et de financement si nécessaire et si demandé”, a précisé le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn vendredi.

La presse grecque, qui parie sur un recours final du pays au mécanisme d’aide, prévoit un durcissement supplémentaire de la cure d’austérité imposée à la Grèce à la demande de ses partenaires.

Selon le quotidien libéral Kathimérini vendredi, la zone euro et le FMI “vont imposer des mesures supplémentaires cette année et les deux prochaines incluant des baisses de salaires dans le privé (…), des licenciements plus faciles et des fermetures d’organismes publics”.

D’après le journal socialiste Ta Néa, les discussions qu’entameront le FMI et la Commission porteront notamment sur une baisse des salaires dans le privé, un plafond sur les retraites, et la fermeture de services et entreprises publics.

Les Européens ont déjà demandé à Athènes de prendre toute une série de mesures d’économies afin de réduire de façon drastique son énorme déficit, qui a été chiffré à 12,9% du Produit intérieur brut en 2009.