Libération des dirigeants de l’entreprise Essex retenus à Mâcon depuis mercredi

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ésentant un ouvrier est accroché aux portes de l’entreprise Essex le 16 Avril 2010 à Mâcon. (Photo : Jeff Pachoud)

[17/04/2010 05:50:47] MÂCON (AFP) Les deux cadres de l’entreprise Essex retenus depuis mercredi dans une usine du groupe à Mâcon, vouée à la fermeture, ont été libérés par les salariés dans la nuit de vendredi à samedi, après la signature d’un accord sur le déroulement des négociations à venir.

A l’issue d’intenses négociations, plusieurs fois compromises, la direction générale d’Essex et les salariés sont parvenus tard dans la nuit à un accord par l’entremise de la préfecture et d’élus du conseil général et du conseil régional, concernant le comité central d’entreprise prévu lundi.

Le directeur du site, Olivier Dalicieux, et le directeur des ressources humaines, Alain Thomas, sont sortis en silence vers 04h30 du matin, en présence d’une quarantaine de salariés, après avoir passé plus de soixante heures retenus à l’étage de cette usine de fabrication de fils de cuivre.

En vertu de cet accord, dont l’AFP a obtenu une copie, la direction s’est engagée “à entamer les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi débutant le 19 avril à partir des bases de négociations élaborées par les élus CGT”.

La CGT demande notamment une indemnité extra-légale de 30.000 euros nets pour tous les salariés, plus 2.000 euros nets par année d’ancienneté pour les salariés ayant plus de quatre ans d’ancienneté, avec un plafond à 100.000 euros nets. Dans un précédent communiqué, la direction proposait des primes allant jusqu’à 32.000 euros bruts.

Vendredi, la direction d’Essex, propriété du groupe sud-coréen LS Cable, avait assigné en référé neuf délégués du personnel pour obtenir l’évacuation du site, signe d’un durcissement du conflit après une vaine tentative de médiation de la direction départementale du travail.

Dans la soirée, le tribunal de grande instance de Mâcon avait refusé l’intervention des forces de l’ordre, estimant que la direction d’Essex n’apportait pas la preuve de l’occupation des lieux ni de la séquestration de ses dirigeants.

“La preuve d’un trouble manifeste à l’ordre public n’est pas constituée”, a souligné le tribunal, condamnant en outre la société à payer la somme de 500 euros de frais de justice.

La décision a été accueillie par des cris de joie des salariés sur le site de l’usine, alors que la direction s’attendait à une troisième nuit de séquestration.

“Il va falloir sortir de cette impasse,” a déclaré l’avocate des salariés, Me Béatrice Saggio, appelant les dirigeants à “faire preuve de plus de souplesse”.

Les élus CGT d’Essex ont critiqué le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, qui s’est déclaré “profondément choqué par le comportement d’une petite minorité de salariés qui retient en otage” ces deux cadres: ils l’ont jugé “plus prompt à condamner les salariés et leurs représentants qu’à traiter ce dossier préoccupant dont il a été saisi depuis le mois de novembre 2009”.

Depuis l’annonce fin mars de la fermeture de cette usine qui emploie 86 personnes, les salariés estiment que le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) proposé est “insuffisant”.